Note : ★★★★☆ — « Sans être aussi sarcastique et acerbe que Nord et Sud, ce roman social, porté par une héroïne touchante, n’en est pas moins une subtile et juste critique de la société de l’époque en ce qui concerne la place des femmes et plus particulièrement celle des mères célibataires au sein d’un monde puritain et patriarcal dans lequel Ruth parviendra à s’élever avec rédemption. »
Il ne faut point faire le mal pour qu’en sorte le bien.
Résumé :
Orpheline, Ruth est placée dans l’atelier de couture de Mrs Mason. Lors d’un bal, elle rencontre Henry Bellingham, un fils de bonne famille, avec qui elle noue bientôt une belle amitié, se muant en passion amoureuse. Jugée fille perdue, Ruth est congédiée. Elle se réfugie au Pays de Galles avec Bellingham qui l’abandonne dès qu’il apprend qu’elle attend un enfant de lui. Elle sera recueillie par le pasteur Benson et sa soeur Faith, qui la font entrer au service d’un homme d’affaires, Mr Bradshow. Lorsque celui-ci apprend son passé, il la chasse sans ménagement. Infirmière, elle se donne maintenant corps et âme à son nouveau métier. Et la voici aimée, sinon admirée de tous. Elle meurt d’épuisement, mais respectée. Ruth, publié en 1853, est un des romans majeurs d’Elizabeth Gaskell. Traduit partiellement au XIXe siècle, l’édition d’aujourd’hui est la première à paraître dans son intégralité. Avec Ruth, Elizabeth Gaskell trace le portrait d’une jeune femme qui émeut, sinon bouleverse, une jeune femme victime de l’hypocrisie de la société victorienne toujours sûre de son bon droit et de la viabilité de ses préjugés.
Chronique :
Cela faisait pratiquement un mois que je n’avais pas lu de classique et j’ai eu très envie de retrouver ce genre littéraire accompagné d’une plume que je commence à bien connaître. Il s’agit de celle d’Elizabeth Gaskell qui, majoritairement, a su me séduire à l’aide de ses percutantes œuvres. Je suis plutôt content d’affirmer que Ruth ne déroge pas à la règle et que j’ai apprécié ma lecture grâce à son personnage principal qui se dévoile être une véritable héroïne en devenir.
Ainsi, j’ai adoré découvrir et suivre la très lente mais conséquente et édifiante évolution de cette jeune femme que la vie n’épargnera nullement et qui, pourtant, se relèvera à chacune de ses chutes pour devenir une femme forte, fière et des plus indépendante. J’ai vraiment été sensible à toute la bonté et la délicatesse dont cette dernière fait preuve tout au long de sa vie. Malgré sa déchéance, jamais cette dernière ne tombe dans la lamentation et la complainte et malgré quelques nuances de regrets dans ses actions ainsi que de certaines doléances, c’est une héroïne débordante de rédemption et de courage qui nous est dévoilée. Le purgatoire est partie intégrante de sa riche et complexe psychologie et cette dimension force le respect ainsi que l’empathie. Ainsi et au cours de ma lecture, je n’ai cessé de faire preuve de compassion et de considération envers Ruth, cette jeune fille mère, bien souvent montrer du doigt à cause de son statut social bien loin des us et coutumes puritaines et conservatrices de l’époque.
En s’attaquant à ce difficile et audacieux sujet, Elizabeth Gaskell dresse une pertinente et juste critique de la société d’antan et quand bien même j’ai adoré retrouver sa prise de position, je dois bien admettre qu’il m’a semblé que le ton incisif et percutant – idéalement représenté dans Nord et Sud – de son style m’a quelque fois manqué. Il faut dire qu’une large partie de son œuvre détient une dimension fortement religieuse et que celle-ci prend parfois le pas sur le reste. Néanmoins et malgré ce léger manque, je dois bien admettre que cette dernière offre un roman poignant, percutant et parfois assez dur à lire. Cette dernière évoque avec toujours autant de finesse et de nuances les forts sujets qui lui tiennent à cœur comme la condition de la femme, les différences des mœurs ainsi que les conséquences que peut porter sur une personne l’hypocrisie sociale de l’époque. Grâce à toute la justesse de sa plume et à l’image de Thomas Hardy qui évoque les mêmes sujets avec son roman Tess d’Uberville, j’ai apprécié que l’auteure ne tombe nullement dans la caricature ou le mélodrame. Le résultat reste fortement pertinent et pourrait encore ce juxtaposer à notre époque ce qui lui confère une dimension assez probante. Cette subtilité, l’auteure l’a doit avant tout grâce à sa méticuleuse fresque sociale qu’Elizabeth Gaskell dépeint avec lucidité et perspicacité. C’est pourquoi, j’ai autant adoré que détesté les nombreux personnages peuplant ce roman social aussi délicieux que pertinent à découvrir.
Ainsi et sans être aussi sarcastique et acerbe que Nord et Sud, ce roman social, porté par une héroïne touchante, n’en est pas moins une subtile et juste critique de la société de l’époque en ce qui concerne la place des femmes et plus particulièrement celle des mères célibataires au sein d’un monde puritain et patriarcal dans lequel Ruth parviendra à s’élever avec rédemption.
Il faudrait que je le lise celui-là. J’ai beaucoup aimé Nord et Sud et Femmes et filles 😉 Merci pour ta chronique !
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Nord et Sud est pour le moment mon roman préféré de l’auteure et je reste curieux de découvrir Femmes et Filles qui semble avoir été acclamé par son lectorat.
Merci à toi pour ton commentaire !
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Je compte bien découvrir Elizabeth Gaskell avec « Nord et Sud » 🙂
Je te souhaite un bon Noël et de belles fêtes de fin d’année !
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Dans ce cas, je lirai ton avis avec très grand plaisir !
Bon Noël à toi aussi et merci !
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Je viens de lire Nord et Sud et j’ai été conquise par le style d’Elizabeth Gaskell ! Je pense très vite découvrir ses autres œuvres !
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Nord et Sud et son plus beau roman et réellement son plus grand chef d’œuvre même si ses autres œuvres ne sont pas sans reste 😉
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