Classique

L’Ange d’Ayala d’Anthony Trollope

Note : ★★★☆☆ — « Cette riche et abondante œuvre ne m’a pas autant convaincu que les autres romans d’Anthony Trollope. La faute à une plume un tant soit peu plus exigeante et manquant parfois de malice et de raillerie malgré des thèmes abordés avec toujours autant de sincérité. Je ne suis d’ailleurs pas parvenu à m’attacher à l’un des nombreux protagonistes présentés au cours de cette lecture malgré tout leur charme et leur finesse. »


« Un auteur et un livre à découvrir pour passer des heures de pur plaisir de lire. »

Résumé :
Londres, en pleine ère victorienne. Ayala et sa soeur Lucy, orphelines sans le sou, sont chacune adoptées par le frère et la sœur de leur défunte mère. Ayala, belle et séduisante, part vivre chez sa tante, mariée à un riche banquier, tandis que Lucy, moins jolie, est adoptée par son oncle, modeste employé de l’Amirauté. La beauté et le succès d’Ayala auprès des hommes suscitent rapidement la jalousie de sa tante et de ses cousines.
Après moult péripéties, l’amour finit toujours par triompher.
Dans ce roman d’éducation sentimentale, les parents, adoptifs ou non, sont confrontés à de jeunes gens qui n’en font qu’à leur tête. Le récit, très vivant et plein de suspens, publié à l’origine en feuilleton, reste d’une universelle actualité pour tous les parents du monde.

Chronique :
Bien que d’une humeur historique ces derniers temps, j’ai eu très envie de retrouver mes chers classiques et de continuer en cette occasion la bibliographie d’Anthony Trollope. L’Ange d’Ayala me faisait particulièrement envie grâce à son alléchant résumé et sa séduisante couverture. Malheureusement et même si j’ai pris un incroyable plaisir à retrouver sa délicieuse prose, j’ai eu énormément de mal à entrer pleinement dans cette étude de mœurs et roman d’apprentissage.

C’est bien la première fois que j’ai du faire force d’effort et de concentration afin de m’immerger un minimum et sans rupture dans une œuvre de l’auteur. Pourtant tous les ingrédients du genre sont toujours aussi bien apportés et minutieusement menés mais il m’a manqué la malice que j’apprécie tant dans le style de l’auteur pour être totalement satisfait et conquis. Finalement et même si les nombreuses intrigues restent toujours aussi séduisantes, j’ai trouvé que certaines parties étaient par moments assez longues, malgré la courte durée des chapitres dévoilés, et cassaient réellement mon intérêt ainsi que le dynamisme de cette œuvre. Néanmoins, je ne peux affirmer avoir subit cette lecture tant celle-ci s’est dévoilée une fois d’une richesse délicieuse. A travers ses héroïnes, l’auteure parvient à dresser une fine et exquise fresque sociale et dépeint avec efficacité les mœurs de l’époque. De manière bien plus acerbe qu’à l’accoutumée et à travers de nombreux et variés sujets, ce dernier dépeint une véritable critique délicieuse à se mettre sous la dent. J’ai fort apprécié l’image du mariage et la place de la femme en son sein lors de l’époque victorienne. Tout comme j’ai aimé retrouver de vénaux personnages assoiffés de richesse et de pouvoir. Il faut dire que l’univers se veut fort soigné et met en totale opposition et avec distinction deux mondes bien différents et dont seuls les amours semblent partagés. Ainsi et d’un côté, le lecteur fera connaissance avec les mondanités victoriennes tandis que l’autre il découvrira la nécessité. J’avoue avoir adoré ce pan de l’intrigue tant ce ballet des mœurs et autres morales se veut rythmé et parfois endiablé.

Néanmoins et malgré toute la finesse et toute l’attraction qui émanent des nombreux portraits esquissés dans L’Ange d’Ayala, je ne suis pas parvenu à m’attacher complètement à l’un d’eux. Pourtant nos deux orphelines, Lucie et Ayala possédaient de merveilleux atouts ainsi que de séduisants arguments et brillaient par leur différence qui au final s’avère bien terne une fois arrivé à sa finalité. Grâce à l’intelligence et la beauté d’Ayala, je m’attendais à découvrir une jeune femme bien loin des conventions et même si les premiers chapitres le laissaient pourtant présager, cette dernière se range bien trop précipitamment derrière les conventions et les étiquettes que lui colle avec vivacité l’époque dans laquelle elle évolue. Ainsi, j’ai été assez déçu par le manque d’audace dont souffre Anthony Trollope et dont il aurait pu faire preuve tant je connais ses capacités qui me semblaient, jusqu’à présent, sans limite. Cependant et quand bien même cette légère déconvenue, j’ai été plus que sensible à la relation fraternel qui lie avec sensibilité et émotion Lucy et Ayala. Ces dernières sont merveilleusement construites et chacune des psychologies est poussée a son paroxysme. Ainsi, l’évolution de leur relation ainsi que chacune des étapes qui construit celle-ci se sont devinés des plus séduisante à découvrir. J’ai d’ailleurs bien plus apprécié les passages dans lesquels les jeunes demoiselles étaient réunies que tous les autres aspects romantiques de ce roman. Il faut dire que leur différence fait le charme de ce tandem et que ce dernier rythmer avec efficacité ce roman. Bien entendu les autres personnages ne sont pas sans reste et j’ai pris plaisir à découvrir cette conséquente et dense peinture familiale qui permet à l’auteur de dresser une vive critique de l’époque victorienne.

Cette riche et abondante œuvre ne m’a pas autant convaincu que les autres romans d’Anthony Trollope. La faute à une plume un tant soit peu plus exigeante et manquant parfois de malice et de raillerie malgré des thèmes abordés avec toujours autant de sincérité. Je ne suis d’ailleurs pas parvenu à m’attacher à l’un des nombreux protagonistes présentés au cours de cette lecture malgré tout leur charme et leur finesse.

Cette lecture a été réalisée à l’occasion du Blossom Spring Challenge – 2022 : Menu Lapin de Pâques – Catégorie Chasse aux œufs.

12 commentaires sur “L’Ange d’Ayala d’Anthony Trollope

  1. A voir si je le lirai malgré ton avis partagé après, il y a d’autres œuvres de l’auteur que je veux découvrir avant 🙂
    Je te souhaite une belle journée !

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    1. Je ne peux que t’encourager à découvrir toute la biographie de l’auteur tant celui-ci a été prolifique. Pour le moment, L’Ange d’Ayala est celui que j’apprécie le moins malgré une plume toujours aussi séduisante.

      Quelles œuvres as-tu de Trollope dans ta PAL ?

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  2. Steven, je dois dire que tu deviens ma source d’inspiration principale en matière de romans historiques. J’étais justement en train de regarder tes articles que j’avais mémorisés, parce que j’ai très envie de me plonger dans ce style pour ma prochaine lecture ! 😁

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    1. Tu ne pouvais me faire plus joli compliment que celui-ci et je t’en remercie. Je ne suis pas certain que mes articles soient les plus édifiants mais s’ils t’ont donné matière à trouver ton bonheur, j’en suis plus que ravi ! J’ai déjà hâte de découvrir tes futures impressions 😉

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  3. Effectivement ça m’a surprise de voir la note vu ton amour pour l’auteur mais tes arguments sont tout à fait valable. Quand on aime un certain état de la plume d’un auteur dur d’en changer pour moins bien ^^!

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    1. J’ai été le premier surpris par mes impressions. Je me suis trouvé ‘sévère’ mais il est vrai que c’est le roman que j’apprécie – jusqu’à présent – le moins de l’auteur. Je suis vraiment ressorti déçu de cette lecture qui m’a simplement permis de retrouver la prose de ce dernier mais qui manquait quelque peu de saveur. Heureusement, j’ai encore pas mal de romans à découvrir le concernant 😉

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    1. C’est surtout qu’Anthony Trollope m’a habitué à plus osé et grinçant que cette œuvre qui reste malgré tout soignée et travaillée. Il m’a juste manqué une grande part d’intérêt et d’attachement.

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