La Servante Ecarlate de Margaret Atwood

Note : ★★★★☆ — « Je ne peux affirmer ne pas avoir apprécié ma découverte même si je m’attendais à être bien plus marqué et impacté par cette lecture. Pour autant, il est vrai que découvrir l’univers dystopique, convaincant et minutieusement construit, m’a fortement captivé devant tant de réalisme et de richesse. En réalité, je pense que plusieurs lectures me semblent nécessaires afin d’appréhender au mieux la profondeur de cette œuvre. »

Résumé :
Dans un futur peut-être proche, dans des lieux qui semblent familiers, l’Ordre a été restauré. L’Etat, avec le soutien de sa milice d’Anges noirs, applique à la lettre les préceptes d’un Evangile revisité. Dans cette société régie par l’oppression, sous couvert de protéger les femmes, la maternité est réservée à la caste des Servantes, tout de rouge vêtues. L’une d’elle raconte son quotidien de douleur, d’angoisse et de soumission. Son seul refuge, ce sont les souvenirs d’une vie révolue, d’un temps où elle était libre, où elle avait encore un nom.

Chronique :
Suite à ma récente relecture de La Lettre Écarlate de Nathaniel Hawthorne, j’ai eu envie de rester dans cet univers patriarcal en me procurant un classique de la littérature américaine, La Servante Écarlate. Mon envie de découvrir la série télévisée n’est pas innocente dans ce désir même si après-coup, je me demande si celle-ci est faite pour tant j’ai assez apprécié ma lecture malgré une certaine déconvenue.

En effet et quand bien même cette dernière se devine et se dévoile révoltante et percutante, je dois bien admettre ne pas avoir été aussi saisi, dérangé et marqué que je pensais l’être en débutant cette aventure. La faute à une plume et à un style bien moins accrochant et pertinent et qui m’a plus d’une fois égaré et laissé sur le côté. Sans être désagréable pour autant, la plume de Margaret Atwood n’est tout simplement pas parvenue à m’accrocher pleinement. Il faut dire que le rythme de son œuvre est véritablement inégal et tandis que certains passages demeurent passionnants et captivants, d’autres se veulent bien trop anecdotiques et parfois oubliables. Ainsi et quand bien même une intrigue percutante et une avancée assez bien ficelée, je n’ai ressenti que trop peu d’émotions face à cette intelligente et avant-gardiste critique et satire sociale.

Ce quelque manque reste regrettable tant j’ai été séduit par la minutieuse construction de cette pieuse dystopie qui se dévoile des plus alarmante, possiblement plausible et surtout destructive pour les femmes et leurs conditions de vie. En ce sens, j’ai adoré découvrir cette nouvelle république réformant l’ancien régime pour intégrer le totalitarisme mis en action et convaincant de cette dernière. En quelques centaines de pages, Margaret Atwood érige un univers à la hiérarchie et aux castes rondement et drastiquement menés ainsi qu’à la richesse captivante et passionnante et ce, jusqu’à l’invention et l’utilisation d’un vocabulaire spécifique et dédié à ce régime. En ce sens, nul doute que La Servante Ecarlate se démontre, malgré ses lacunes, des plus immersif et captivant à parcourir. Néanmoins et malheureusement, les nombreux retour en arrière et référence à l’ancienne vie de notre héroïne sont venus, bien que nécessaires et utiles il est vrai, casser mon intérêt et freiner ma soif de découverte. D’autant plus que je ne suis nullement parvenu à m’attacher à notre héroïne alors que pourtant cette dernière se dessine des plus captivante dans sa construction et ses pensées. La caste à laquelle appartient cette dernière m’a passionné et, c’est pour cela que c’est assez sensible que j’ai découvert et suivi sa destiné. Finalement, il m’a juste manqué d’empathie et d’émotions pour être totalement réceptif à la dramatique existence de cette dernière.

C’est pourquoi, je ne peux affirmer ne pas avoir apprécié ma découverte même si je m’attendais à être bien plus marqué et impacté par cette lecture. Pour autant, il est vrai que découvrir l’univers dystopique, convaincant et minutieusement construit, m’a fortement captivé devant tant de réalisme et de richesse. En réalité, je pense que plusieurs lectures me semblent nécessaires afin d’appréhender au mieux la profondeur de cette œuvre.

Cette lecture a été réalisée à l’occasion du Pumpkin Autumn Challenge – 2022 : Menu Automne rayonnant – « You cannot eat the money ».