Des Cendres sur tes mains de Nora Lake

Note : ★★★★★ — « Plus que désireux de découvrir l’œuvre de Nora Lake, je ressors plus que rassasié de mon incursion au sein de son univers rendant un fort et solide hommage au roman gothique. J’ai été impressionné par la tension animant et rythmant ma découverte qui n’a cessé de me surprendre et m’étonné. Osant et usant d’audace, la romancière n’épargnera ni son héroïne et encore moins son lecteur que celle-ci saura saisir de la première à la dernière page de sa tumultueuse intrigue. »

« Au-delà des apparences, la danse peut s’avérer macabre… »

Résumé :
Angleterre, fin XIXe. Une jeune orpheline recueillie par un étrange tuteur. Un manoir lugubre prenant racine au cœur de la forêt. Des amours scandaleuses. Des portes qui s’ouvrent et d’autres qui restent closes. Une partie d’échecs qui s’éternise.

Chronique :

Avec ses allures de roman gothique et ses promesses de sombreur et mystère, il est vrai que j’avais hâte de découvrir le roman de Nora Lake qui se révèle un fier et bel hommage à ce genre d’antan et j’ai été ravi de fouler les couloirs de ce séduisant et mystérieux manoir et ce, en compagnie d’une héroïne certes naïve mais forte attachante également.

Dès mon arrivée au sein de cette somptueuse demeure, j’ai de suite su que cette œuvre allait me plaire et me séduire. Il faut dire que le style de la romancière sans se révéler des plus aérien ne manque nullement de relief et donne assez de matière à ses descriptions pour s’immerger au plus profond de la bâtisse. Une bâtisse qui, comme le veut le genre, se dessine l’élément central et la pièce maitrise de ce huis clos. Aux premiers abords des plus accueillante, cette bâtisse se révélera être bien plus que cela au fil des heures et semaines passées en son centre. Ainsi, des pièces se doivent de rester fermées, des portes ne cessent de claquer et des secrets et autres vices seront bien gardés. C’est simple, j’ai adoré me laisser prendre au piège par cette demeure qui m’aura réservé bien des surprises tant l’intrigue proposée par Nora Lake se dévoile plus singulière et audacieuse qu’au demeurant.

Dans l’obscurité, les personnages de ce lieu dévoileront leurs véritables nature et comme la touchante Alice, j’ai été surpris par les choix opérés par notre jeune auteure. Avec audace, cette dernière dévoile une certaine perfidie et perversion que j’ai trouvé des plus savoureuses et immersive. Sans se dévoiler outrageuses, ni vulgaires les mœurs de ces murs permettent à Nora Lake d’exprimer la profondeur des émotions et autres sentiments de l’homme dans son plus simple appareil. Cela en leurs apportant une touche fantasmagorique grâce à l’alternance entre le quotidien d’Alice et le passé du mystérieux M. Edwards. Ainsi, les deux intrigues s’entrechoquent puis, s’entrelacent et finissent par se lier pour offrir une finalité des plus grandiose qui soit. Ainsi, la tension et le rythme de Des Cendres sur tes mains restent maintenu du début à la fin et s’accentue au fil des révélations et autres découvertes réalisées par notre jeune et naïve héroïne, collant également et parfaitement aux protagonistes du genre.

Avec sympathie et tendresse, j’ai pris un grand plaisir à suivre Alice dans ce nouvel environnement que cette dernière devra apprivoiser avec lenteur et ténacité ainsi que dans sa rencontre avec les personnages peuplant celui-ci. La force des sentiments dévoilés au cours de cette impressionnante partie d’échec et d’une délicieuse merveille et j’avoue l’avoir trouvée plus que palpable. Ainsi, la relation entre la pupille et son tuteur se dessine aussi vive que charnel et leur alchimie des plus profonde et attirante. Tel un papillon s’extasiant devant la lumière, Alice ne cessera de briller grâce à Isaac mais ne risque-t-elle pas de se brûler les ailes ? Et, seules les pages défilant avec entrain et avidité détiennent la réponse.

Enfin et plus que désireux de découvrir l’œuvre de Nora Lake, je ressors plus que rassasié de mon incursion au sein de son univers rendant un fort et solide hommage au roman gothique. J’ai été impressionné par la tension animant et rythmant ma découverte qui n’a cessé de me surprendre et m’étonné. Osant et usant d’audace, la romancière n’épargnera ni son héroïne et encore moins son lecteur que celle-ci saura saisir de la première à la dernière page de sa tumultueuse intrigue.