Witchlands, tome 1 : Truthwitch de Susan Dennard

Note : ★★★★☆ — « Malgré un conséquent manque de profondeur dans le contexte de son intrigue, j’ai fortement apprécié m’évader au sein de l’univers magique dépeint avec réussite et modernité par Susan Dessard. L’action est au rendez-vous et bien des surprises m’ont attendu au cours de cette aventure qui ne manque nullement d’ambition, à l’inverse des protagonistes qui m’ont semblé manquer de singularité. C’est pourquoi, j’en attends davantage par la suite de cette singulière mise en bouche. »

« Déjà un classique. » Sarah J. Maas

Résumé :
Dans les Witchlands, il existe autant de types de magie que de façons de s’attirer des ennuis…
Surtout quand une guerre se prépare.
Safi est une Truthwitch, capable de discerner les mensonges de la vérité. Un don qu’elle a toujours caché pour éviter les convoitises. Iseult, elle, est une Threadwitch, capable de visualiser les liens qui unissent les individus.
Les deux amies n’ont jamais eu qu’un désir : celui de vivre libres, ensemble, loin des contingences de la société et des jeux de pouvoir.
Mais quand un sorcier repère le don de Safi, elles doivent fuir. Car avec les conflits qui s’annoncent, tous les puissants du continent rêveraient de s’approprier les pouvoirs d’une Truthwitch.
Délaissant leur insouciance, les deux amies devront affronter mercenaires, princes et empereurs. Et faire face à un mystérieux dérèglement de la magie qui semble se propager tel un virus.
Seul le prince Merik, idéaliste en marge des cercles de pouvoir, pourrait les aider à échapper à leurs poursuivants. Mais pourront-elles lui faire confiance ?

Chronique :
Dans le cadre de mes lectures dédiées à la sorcellerie et à la figure même de la sorcière, le premier volet de Witchlands, Truthwitch de Susan Dennard m’a de suite convaincu. Avec son résumé moderne et captivant à la fois, je n’ai pas attendu un seul instant avant de plonger au sein de ce merveilleux univers, travaillé et construit avec efficacité malgré un manque de détails dans sa profondeur.

En effet, en qualité de premier chapitre, ce dernier introduit un monde magique foisonnant et spécifique. Et alors que tous les détails sur son mode de fonctionnement sont bel et bien présents, permettant à l’auteure d’imaginer et de mettre en action un univers captivant, le contexte politique et historique manque cruellement à l’appel. Si bien que j’ai eu énormément de difficulté à saisir tous les éléments et autres enjeux du conflit dévoilé ici là. D’autant plus que je m’attendais à ce que les ces derniers soient déblayés au fil de l’intrigue mais ce ne fut malheureusement pas le cas et ma lecture s’est ternie au fil de cette, pourtant, magistrale épopée. Cette frustration est encore plus saisissante lorsque je m’en rends compte de l’incroyable travail réalisé par Susan Dennard quant à l’utilisation pertinente et séduisante de cet Art ancestral. Du vocabulaire en passant par chaque spécificité et autres dons dévoilés, tout est minutieusement orchestré pour offrir un résultat captivant, pertinent et moderne à souhait. Modernité qui par ailleurs m’a semblé apporté un, parfois dérangeant, décalage entre le fond et à la forme de l’intrigue construite à travers les nombreux chapitres de ce roman. Autant l’intrigue m’a semblé assez archaïque dans sa construction, autant le style d’écriture m’a semblé fort actuel et moderne. Néanmoins et malgré mes difficultés à intégré et digéré tous les éléments esquissés ainsi qu’à trouvé mes repéres, je ne peux nier avoir été saisi par la fluidité remarquable de la plume de l’auteure, faisant de cette œuvre un véritable page-turner. Mieux encore et à ma plus grande surprise, une large partie de cette aventure se déroule en mer et ayant un faible pour les univers marins, j’ai adoré voguer et braver bien des dangers en compagnie de puissants magiciens. Finalement, il m’a juste manqué de détails concernant tous les tenants et les aboutissants du contexte de cette séduisante mise en bouche et j’espère que Susan Dennard rectifiera le tir dans les prochains opus tant j’aurais davantage apprécié ma lecture sans cette troublante impression de lacune à combler et de discordance dans sa narration.

Surtout que ce constat reste de mise quant aux personnages présentés. A commencer par nos deux amis et héroïnes, Safi et Iseult. Autant j’ai pris plaisir à les rencontrer pour leur amitié, leur loyauté et leur bravoure autant celles-ci manquent cruellement de profondeur pour parvenir à se démarquer totalement. Pourtant, la singularité de leur don aurait pu permettre à l’auteure de faire de celles-ci de véritables emblèmes de liberté mais nous sommes, jusqu’à présent, bien loin d’une telle ambition. Pour autant, j’ai pris un certain plaisir à les suivre dans le conflit auquel se devinent involontairement liées et à cause ou grâce, c’est selon, celles-ci feront d’incroyables et improbables rencontres. Si je ne suis pas parvenu à me lier sciemment à ces précédents personnages, j’ai bien plus apprécier découvrir certains autres secondaires comme le Prince et capitaine Merik. Ce dernier m’a plus que séduit et j’ai fortement apprécié son histoire personnelle. Ce dernier semble un allier de tailles pour nos deux jeunes amies et roman young-adult oblige, j’ai été sensible à l’évolution d’une certaine relation que je préfère taire pour votre plaisir de découverte. Mieux encore et au vu de l’importante toile de personnages esquissés, j’ai surtout été ravi de découvrir une véritable organisation dans les nombreuses castes magiques dévoilées. Sorcellerie des éléments et bien d’autres encore, certains dons et autres capacités m’ont vraiment régalé et cette diversité m’a plus que séduit et diverti.

Ainsi et malgré un conséquent manque de profondeur dans le contexte de son intrigue, j’ai fortement apprécié m’évader au sein de l’univers magique dépeint avec réussite et modernité par Susan Dessard. L’action est au rendez-vous et bien des surprises m’ont attendu au cours de cette aventure qui ne manque nullement d’ambition, à l’inverse des protagonistes qui m’ont semblé manquer de singularité. Ainsi, j’en attends davantage par la suite de cette singulière mise en bouche.