Belladonna, tome 1 d’Adalyn Grace

Note : ★★★★☆ — « Belladonna se démontre une délicieuse surprise qui, même si celle-ci ne m’a pas pleinement emporté, m’a offert un savoureux moment de lecture. J’ai été plus que séduit par le singulier mélange de romantisme et de tragédie, parfois bien trop axé sur une enquête avançant lentement au rythme de la romance dévoilée tout en pudeur et nuance. »

On dit qu’il suffit de cinq baies de belladone pour tuer quelqu’un.

Résumé :
Devenue orpheline alors qu’elle n’était qu’un bébé, Signa, 19 ans, a été élevée par une série de tuteurs, plus intéressés par sa richesse que par son bien-être. Tous ont connu une fin prématurée.
Aujourd’hui, ses seuls parents restants sont les Hawthorne, une famille excentrique vivant dans un domaine à la fois étincelant et lugubre. Le père de famille fait le deuil de sa défunte épouse en organisant des fêtes débridées, tandis que son fils se bat pour sauver leur réputation déclinante et que sa fille souffre d’une maladie mystérieuse. Lorsque l’esprit agité de leur mère apparaît, prétendant avoir été empoisonnée, Signa réalise que la famille dont elle dépend pourrait être en grand danger.
La meilleure chance pour Signa de découvrir le meurtrier est une alliance avec l’ange de la Mort lui-même, une ombre fascinante et dangereuse qui n’a jamais été loin d’elle. Bien qu’il ait fait de sa vie un véritable enfer, il montre à Signa que leur connexion croissante peut être plus puissante – et plus irrésistible – qu’elle n’a jamais osé l’imaginer.

Chronique :
De Saxus étant le roi du teasing, c’est sans surprise que j’ai de suite été fortement attiré par l’alléchant résumé et la délicieuse couverture de cette œuvre malgré un nom qui me laisse plus que songeur. En effet, Adalyn Grace faisait déjà partie de leur catalogue grâce à sa série Le Trône des sept îles dont la découverte ne m’avait nullement convaincu. A tel point que je n’ai jamais pris la peine de terminer cette dernière. C’est donc mêlé d’envie et de crainte que je me suis lancé dans cette nouvelle aventure me laissant sur une bonne impression.

A l’aide d’un sombre univers et d’une pesante ambiance, l’auteure m’a plongé au sein d’un récit envoûtant et mystérieux où la mort plane sans cesse et dans lequel bien des secrets demeurent. Les environs dévoilés sont tout simplement captivants et intrigants à découvrir et ce, grâce à la plume visuelle d’Adalyn Grâce qui se lit avec une complète facilité. Pour autant et malgré ses attraits, il est vrai que certaines parties m’ont parfois semblé assez longues et quelques peu redondantes. Il faut dire qu’au delà de l’univers et de sa funèbre mythologie aux allures botanistes, une orientation policière du fait de l’enquête menée par notre héroïne prend une grande part et que celle-ci ne m’a pas complément convaincu ni transcendé. Néanmoins et malgré ces légers manques, j’ai été saisi par le savoureux contraste permanent entre ce doux balais de romantisme et de tragédie. Plus que l’histoire en elle-même, il est indéniable que la construction de Belladonna détient quelque chose de tout à fait singulier et séduisant et c’est ce que je retiendrais de mon incursion au sein de l’univers d’Adalyn Grace.

Un univers porté par des personnages au préalables assez commun mais qui se peaufinent et se complexifient au rythme des chapitres. Tout comme le monde dévoile, une grande part d’ombre abrite chacun d’eux et j’ai été plus qu’envoûté par ce pertinent et savoureux assombrissement. Bien qu’au final assez manichéen, chacun d’eux se révélera tout de même assez nuancé. Néanmoins, je ne sais si je peux parler d’attachement lorsque j’évoque Signa ou bien l’ange de la mort mais je peux nier qu’ils m’ont fortement diverti. Il faut dire que leur relation se veut intense et complexe à la fois et le soupçon de romance qui se dessine m’a étonnement convaincu. Tout en douceur et avec pudeur, leur relation se développera sans cesse et offrira de tendres moments, à l’image de celle de la disparue Lilian dont l’histoire et le fantôme pèsera sur la famille de Signa. Les Hawthorne et leurs nombreux malheurs se dévoilent à leurs tours plaisants à rencontrer et sans jamais tomber sur la surenchère, Adalyn Grace apporte de nombreux drames à son œuvre à travers ces savoureux portraits.

Enfin, Belladonna se démontre une délicieuse surprise qui, même si celle-ci ne m’a pas pleinement emporté, m’a offert un savoureux moment de lecture. J’ai été plus que séduit par le singulier mélange de romantisme et de tragédie, parfois bien trop axé sur une enquête avançant lentement au rythme de la romance dévoilée tout en pudeur et nuance.