Contemporaine

L’Été de la Sorcière de Kaho Nashiki

Note : ★★★★☆ — « Seule l’attendrissante relation entre Mai et sa grand-mère m’a offert un savoureux sentiment de nostalgie. Malgré toute la douceur et la bienveillance émanant de ce titre et pour le reste, la magie n’est pas parvenue à opérer comme je l’espérais. La faute à un manque de profondeur venue assombrir le tableau pourtant si chaleureux dépeint avec tendresse par Kaho Nashiki, faisant de L’Été de la sorcière un simple divertissement bien vite périssable. »

« Ce livre qui prend sa source dans les souvenirs d’enfance de l’écrivaine coule en nous comme une eau claire. »

Résumé :
On passe lentement un col et au bout de la route, dans la forêt, c’est là. La maison de la grand-mère de Mai, une vieille dame d’origine anglaise menant une vie solide et calme au milieu des érables et des bambous. Mai qui ne veut plus retourner en classe, oppressée par l’angoisse, a été envoyée auprès d’elle pour se reposer. Cette grand-mère un peu sorcière va lui transmettre les secrets des plantes qui guérissent et les gestes bien ordonnés qui permettent de conjurer les émotions qui nous étreignent. Cueillir des fraises des bois et en faire une confiture d’un rouge cramoisi, presque noir. Prendre soin des plantes du potager et aussi des fleurs sauvages simplement parce que leur existence resplendit. Ecouter sa voix intérieure.
Ce n’est pas le paradis, même si la lumière y est si limpide, car la mort habite la vie et, en nous, se débattent les ombres de la colère, du dégoût, de la tristesse. Mais auprès de sa grand-mère, Mai apprendra à faire confiance aux forces de la vie, et aussi aux petits miracles tout simples qui nous guident vers la lumière.

Chronique :
Amateur de littérature asiatique et de ses auteurs phares tels que Haruki Murakami ou bien Ma Jian, c’est avec entrain que je me suis enfin décidé de découvrir L’Été de la Sorcière, propice en cette saison et dont le sujet ne pouvait que me plaire et séduire. Néanmoins, je ressors mi-figue mi-raisin de mon incursion en cette bienveillante et tendre lecture.

En effet et malgré toute la bonté et la tendresse dont fait preuve Kaho Nashiki, je suis resté hermétique quant à l’intrigue pourtant dévoilée avec simplicité et légèreté. Il faut dire que je m’attendais à une histoire bien plus saisissante et percutante alors que j’ai fait face à une introspection manquant cruellement de profondeur et de finesse selon moi. Ce constat reste regrettable tant je pensais fondre d’émotions au cours de ma découverte et face à la relation qu’entretiennent l’attachante Mai et son aimante grand-mère, me rappelant inexorablement et tendrement celle que j’entretenais avec la mienne. En ce sens, j’ai adoré ma lecture pour les savoureux et délicieux souvenirs procurés et emprunts à la nostalgie et à la mélancolie même si pour le reste, la magie n’est nullement parvenue à prendre.

Pourtant, les ingrédients étaient bel et bien présents et je ne peux nier avoir été sensible à la dimension bucolique et idyllique de ce roman dont j’ai apprécié l’évasion procurer grâce aux différents paysages dévoilés mais le résultat se veut bien trop périssable. Il est que vrai que j’ai, tout de même, apprécié ce voyage au cœur de la campagne nipponne ainsi qu’au cœur de l’histoire familiale dont se nourrit et s’affranchît notre héroïne. Tout comme j’ai été ravi de me nourrir de l’héritage ésotérique de sa grand-mère, surnommé à raison La Sorcière de l’Ouest tant, tout ce qui a attrait à ce domaine se dévoile d’une véracité admirable et louable et offre une dimension magique à souhait à cette œuvre. Pour autant et vainement, j’attendais que l’étendue déteigne sur le reste alors que l’auteure se contente de réciter des faits sans réelles envergure ni autre ambition. Fort heureusement, ce court roman se lit avec facilité et la plume de Kaho Nashiki se révèle plus que sympathique et plaisante à parcourir et semble jusque manquer de poésie pour me toucher et me saisir davantage.

Finalement, seule l’attendrissante relation entre Mai et sa grand-mère m’a offert un savoureux sentiment de nostalgie. Malgré toute la douceur et la bienveillance émanant de ce titre et pour le reste, la magie n’est pas parvenue à opérer comme je l’espérais. La faute à un manque de profondeur venue assombrir le tableau pourtant si chaleureux dépeint avec tendresse par Kaho Nashiki, faisant de L’Été de la sorcière un simple divertissement bien vite périssable.

17 commentaires sur “L’Été de la Sorcière de Kaho Nashiki

  1. Dommage que tu n’aies pas apprécié plus que ça – j’aurais pensé, vu les super retours que j’ai lu jusqu’à présent. Je tenterai ma chance à l’occasion tout de même (j’ai vu que ma médiathèque l’a ^^).

    J’aime

    1. Je m’attendais à être également happé tant ce roman semblait me correspondre alors qu’au final, seule la relation débordante d’amour m’a fortement convaincu.

      Je serais ravi de découvrir ton retour sur la question 😉

      J’aime

  2. Oh quel dommage que la magie n’est pas su te transporter dans ce roman, avec une intrigue manquant de profondeur. Heureusement que la relation entre la petite fille et la grand mère a su te charmer, c’est déjà un bon point. J’étais curieuse vis à vis de ce livre mais malgré la tendresse et le charme de cette relation, j’espérais quelque chose d’un peu plus onirique peut-être. A l’occasion pourquoi pas, mais du coup, je vais réfléchir encore un peu en attendant. Merci pour ton retour Steven. 😊

    J’aime

    1. Et bien je te rejoins quant à tes attentes ! Je m’attendais à quelque chose de plus mélodieux et poétique que ce à quoi j’ai fait face même si j’ai adoré la relation pleine d’amour entre Mai et sa grand mère.

      Avec grand plaisir et merci à toi pour tes visites 🙂

      Aimé par 1 personne

  3. Une lecture mitigée donc… dommage qu’il ne soit pas plus profond.
    Merci quand même pour cette belle chronique, si je tombe dessus, peut-être que je le lirais quand même.

    J’aime

  4. Vu ta note je m’attendais à ce que tu aies bien plus aimé et que le texte soit bien plus intéressant. En ouvrant je m’attendais à ajouter ce titre à ma wishlist à la fin de ta chronique. Ce ne sera pas le cas 😅

    J’aime

    1. Je t’avoue qu’avec le système d’étoile, cela n’est pas facile mais ma note finale n’est autre que 14. Pas terrible mais pas horrible non plus mais, clairement moins transcendant que d’autres auteurs asiatiques.

      Aimé par 1 personne

  5. Dommage que le roman ne soit pas plus profond et manque de finesse.
    Il est dans ma wish list mais j’espère que ces deux points ne me feront pas passer à côté de la tendre relation intergénérationnelle.

    J’aime

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.