Note : ★★★★★ — « Bien que couvrant une période historique des plus lointaine, il est incroyable comment cette lecture s’est démontrée des plus moderne quant aux comportements humains en situations de crises sanitaires. Entre superstitions et autres légendes farfelues, j’ai eu l’impression de revivre l’épidémie de covid en d’anciens et sombres temps, accompagnés de singuliers et mystérieux percutants personnages. Karen Maitland signe donc un autre ouvrage de qualité et des plus immersif. »
Résumé :
1348. La peste s’abat sur l’Angleterre. Rites païens, sacrifices rituels et religieux : tous les moyens sont bons pour tenter de conjurer le sort. Dans le pays, en proie à la panique et à l’anarchie, un petit groupe de neuf parias réunis par le plus grand des hasards essaie de gagner le Nord, afin d’échapper à la contagion. Neuf laissés-pour-compte qui fuient la peste mais aussi un passé trouble. Bientôt, l’un d’eux est retrouvé pendu, puis un autre noyé, un troisième démembré… Seraient-ils la proie d’un tueur plus impitoyable encore que l’épidémie ? Et si celui-ci se trouvait parmi eux ? Toutes les apparences ne vont pas tarder à s’avérer trompeuses et, avec la mort qui rôde de toutes parts, les survivants devront faire preuve d’une incroyable sagacité, au milieu des secrets et des mensonges, pour trouver le mobile des meurtres et résoudre l’énigme avant qu’il ne soit trop tard…
Chronique :
Après deux précédentes revisites historiques, j’étais encore plus impatient de retrouver la percutante et immersive plume de Karen Maitland avec La Compagnie des Menteurs mettant à l’honneur, cette fois-ci, la trouble période liée à l’arrivée de l’épidémie de peste en Angleterre. Une fois n’est pas coutume, j’ai été embarqué dans un voyage à travers les siècles plus que convaincant et réussi.
Il faut dire que cette fois-ci, l’ambiance sombre et pestilentielle se démontre des plus convaincante et pertinente à s’imprégner. Bien que la maladie et la mort s’emparent des terres et des hommes, l’auteure parvient à dessiner un envoûtant atmosphère, baigné de traditions et d’un folklore païen faisant tant partie des coutumes de l’époque que la limite entre réalité et futilité se veut d’une finesse exquise et savoureuse. A tel point que j’ai été assez souvent perplexe face aux péripéties déroulées et je ne savais plus si ce qui m’était conté était réalité ou superstition. Ce séduisant phénomène est avant tout dû à la force narrative de ce roman, laissant le lecteur en compagnie d’un conteur hors pair et des plus captivant. Sans ancrage ni filet, ce dernier m’a plongé au cœur d’un palpitant récit que je n’ai pu lâcher.
L’intrigue se dessine de chapitre en chapitre et les premières pages laissent parfois confus quant à la tournure que prendront les événements tant l’intrigue peut paraître assez floue et maladroite au préalable, tout en se révélant des plus pertinente une fois en plein de ce récit, étrange et saisissant mélange d’intérêts historique et quelque peu policier. Le tout porté par une troupe de protagonistes des plus singuliers et atypiques à rencontrer, bien loin des conventions et des plus marginaux. Ces portraits se révèlent également un atout majeur quant à cette œuvre mettant à l’honneur de parfaits antihéros auxquels il est parfois difficile de s’attacher, tant leurs comportement et leurs rationalités laissent parfois à désirer, mais dont les réactions se veulent cohérentes au vu de la période dévoilée et de ses us et coutumes. Des comportements qui n’ont, d’ailleurs, cessé de me rappeler ceux de ces dernières années lors de la crise liée à la covid, entre affabulations et colporteurs de prémonitions, régnait un étrange et terrifiant climat à l’image de ce roman. Comme quoi et peu importe les âges, l’être humain n’a de cesse d’inventer et de s’attacher à d’improbables superstitions afin de tenter de percer les mystères qui l’entourent. Qui ne se souvient pas de histoires de groupe sanguin ou de nicotine censé protéger de cette maladie lors de notre dernière épidémie ?
Ainsi et bien que couvrant une période historique des plus lointaine, il est incroyable comment cette lecture s’est démontrée des plus moderne quant aux comportements humains en situations de crises sanitaires. Entre superstitions et autres légendes farfelues, j’ai eu l’impression de revivre l’épidémie de covid en d’anciens et sombres temps, accompagnés de singuliers et mystérieux percutants personnages. Karen Maitland signe donc un autre ouvrage de qualité et des plus immersif.
Ta comparaison entre les réactions face à la peste et le covid est intéressante ! Comme quoi la peur et l’inconnu nous pousse à des comportements irrationnels voire agressifs !
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Exactement et ce, peu importe la période preuve en est 😉
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J’ai noté le titre suite à ton autre billet, ton avis détaillé donne vraiment envie d’aller voir de plus près 😉
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Merci du compliment et ravi de voir inscrit cette merveilleuse œuvre dans sur ta liste. De mon côté, je regrette la non traduction des autres romans de l’auteure et envisage de tenter une découverte en VO.
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J’ai vu que mon réseau de bibliothèque a les 2 titres que tu as lus, j’aurai donc la possibilité de les lire facilement 🙂
La vo peut être la solution 😉
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Génial, plus qu’à passer commande maintenant 😉
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Singulier est vraiment le mot qui me viendrait à l’esprit pour décrire ce roman. Je l’ai lu il y a cinq ou six ans maintenant et j’ai beaucoup aimé. Dommage que Karen Maitland n’ait pas plus de visibilité en France car elle a un univers très personnel et assez unique qui m’avait beaucoup plu. Ce périple étrange dans l’Angleterre du XIVème siècle en proie à la Grande Peste m’avait captivée de bout en bout et, tout au long de ma lecture, je m’étais amusée à essayer de découvrir les secrets des différents protagonistes. 😀 J’en garde un très bon souvenir et relirai peut-être ce livre à l’occasion. 🙂
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Je te rejoins quant à son manque de popularité sur nos terres tant sa plume et son style sont des plus réussis et aboutis !
J’ai adoré cette œuvre pour la galerie de personnages aussi atypiques qu’intrigants esquissée par cette dernière.
Je te souhaite de retrouver le même plaisir de lecture si tu tentes sa revisite prochainement 😉
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Quelle belle chronique ! ça pourrait bien me plaire, merci pour la découverte !
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Tu me vois ravi de ton intérêt tant j’ai adoré me plonger dans cette histoire et traverser les siècles !
C’est moi qui te remercie 😉
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J’ai de plus en plus envie de découvrir la plume de Karen Maitland. Ça semble être tout à fait dans mon genre. 🙂
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Si tu apprécies les thrillers historiques, nul doute que Karen Maitland est l’auteure à découvrir dans le genre 😉
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Une autrice qui semble vraiment à découvrir ! La promesse de personnages atypiques, moi qui suis lasse de souvent retrouver les mêmes archétypes, est alléchante.
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Alors là rassure-toi, cette troupe est composée de marginaux des plus singuliers et étranges qui soit ! J’ai d’ailleurs adoré les suivre dans cette univers pestilentiel et sombre à souhait.
Vraiment, je ne peux que te recommander cette œuvre ainsi que son auteure.
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Une recommandation que je note avec plaisir.
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Il va vraiment falloir que je découvre les romans de Karen Maitland !
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Je ne peux qu’approuver cet intérêt !
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Décidément, il est encore plus tentant que le précédent avec cette énigme mortelle à résoudre. Je suis friande des romans médiévaux avec enquête. Cette auteure a tout pour me plaire 🙂 . Merci pour cette découverte.
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Je t’avoue que si je dois réaliser un top des trois œuvres, celui-ci obtient la seconde position, juste après La Malédiction du Norfolk 😉
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C’est bon à savoir 🙂
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