Fantasy

La Confrérie du Sang, tome 1 : L’Ombre des Dieux de John Gwynne

Note : ★★★★★— « Il ne m’en aura pas fallu davantage pour être pleinement convaincu par ce premier tome introduisant un univers à la fois sombre et complexe dans lequel j’ai adoré voyager et m’immerger. Accompagné d’hydromel et entouré de valeureux personnages, j’ai traversé d’hostiles contrées et rencontré de sombres et viles créatures inspirées d’une mythologie envoûtante. Aisément et une fois n’est pas coutume, John Gwynne signe avec ce roman la naissance d’une grande œuvre. »

Résumé :
Après une guerre dévastatrice ayant mené à leur extinction, les dieux ont laissé derrière eux une plaine dévastée, Vigrid. Que ce soit à l’ombre de la chaîne de montagnes constituée des os d’un ancien dieu ou dans leurs ports abrités au fond des fjords, les humains survivent aux incursions des vaesens, de terrifiants monstres vivant de l’autre côté de l’unique passe séparant leurs terres. Au milieu de conflits de pouvoir entre les différents jarls, une menace semble émerger alors que les enlèvements d’enfants se multiplient.
Orka a raccroché son épée après une vie de mercenaire pour élever son fils, Breca. Mais les événements qui bouleversent Vigrid vont l’amener à ressusciter son passé guerrier. De son côté, Varg, un ancien esclave à la recherche des assassins de sa sœur va croiser le chemin d’une compagnie de mercenaires, la Confrérie du Sang. Au milieu des guerriers, il va découvrir peu à peu ce qu’il n’a jamais connu dans sa vie : la chaleur de l’amitié et de la camaraderie, et peut-être sa propre humanité. Au sein d’un autre groupe de mercenaires, Elvar, qui a rejeté son héritage familial et intégré les Chiens de Guerre, craint de voir son passé ressurgir.
Dans l’ombre des dieux morts un autre conflit, peut-être plus dévastateur encore, pourrait plonger une fois de plus Vígríd dans le chaos.

Chronique :
Il y a quelques temps déjà, je rencontrais la pertinente et divertissante plume de John Gwynne grâce à sa réussie série, Le Livre des Terres Bannies en cours de traduction chez l’éditeur. Au vu de mon appréciation concernant cette dernière, j’étais plus qu’impatient de le retrouver pour une toute autre aventure, vantant cette fois-ci la mythologie nordique et son folklore spécifique. Bien qu’ayant quelques connaissances sur le sujet, je n’ai lu que trop peu d’œuvres dédiées à l’ère des vikings et je suis ravi de cette incursion des plus immersive et dépaysante.

Pourtant et il est à noter que l’auteur reprend les mêmes éléments de constructions et le même schéma narratif précédemment établi et bien que j’ai eu quelques craintes d’une certaine redondance, cela était sans compter sur l’efficacité de la prose de celui-ci. En quelques pages à peine et avec facilité, John Gwynne m’a permis de plonger dans un univers froid et hostile à l’ambiance plus que saisissante. En s’inspirant des us et coutumes d’antan, ce dernier donne vie et âme à un monde aux codes drastiquement établis dans lequel j’ai adoré voguer et surtout m’imprégner. Une imprégnation parfois assez complexe dû au vocabulaire et au bestiaire plus que spécifique et complexe à assimiler, fort heureusement regroupé, dans un assez court glossaire. Ainsi, il m’aura fallu un certain temps d’adaptation pour être pleinement plongé au cœur de cette magistrale épopée et la récompense fut de taille tant je me suis passionné pour ce premier volet à l’action débordante et aux émotions saisissantes. Il faut dire que le romancier démontre tout son talent en offrant de délicieuses et savoureuses descriptions permettant de mettre en branle avec facilité et efficacité cet attrayant et ambitieux mastodonte m’ayant fait vire de vifs moments livresques alliant évasion et émotions.

Sans révolutionner le genre et comme à son accoutumée John Gwynne délivre une intrigue aux multiples points de vues ainsi qu’aux multiples possibilités. J’apprécie toujours autant me laisser porter par son art qui mènera le lecteur sous des chemins insoupçonnés, percutants et par moments assez déroutants. Entre mythes et combats, mon cœur n’a cessé de vibrer et je me suis tout simplement laisser prendre au jeu de L’Ombre des Dieux. Cette lecture se démontre ainsi des plus fluide et rythmée et ce grâce à ses chapitres aussi brefs que saisissants composant cette œuvre.
Mieux encore, ce roman chorale m’a offert la rencontre de courageux et valeureux protagonistes et quand bien même je peux regretter un certain manque de singularité envers cette galerie de portraits, je ne peux nier mon intérêt les concernant. Qu’il s’agisse de notre mère et cheffe de tribu ou bien de l’esclave fraîchement émancipé, j’ai pris un incroyable plaisir à les suivre dans leurs différentes mais tout aussi vives et violentes aventures. Quand bien même une certaine tendance manichéenne dans l’élaboration et l’évolution de ces derniers, j’ai trouvé intéressant de les accompagner dans leurs différentes destinées amenées à s’entrecroiser et s’imbriquer timidement mais assurément. Tout comme j’ai adoré me familiariser avec les différentes créatures fantastiques et dangereuses rencontrées et mettant fantastiquement en valeur cet éloquent, sombre et envoûtant univers.

Ainsi, il ne m’en aura pas fallu davantage pour être pleinement convaincu par ce premier tome introduisant un univers à la fois sombre et complexe dans lequel j’ai adoré voyager et m’immerger. Accompagné d’hydromel et entouré de valeureux personnages, j’ai traversé d’hostiles contrées et rencontré de sombres et viles créatures inspirées d’une mythologie envoûtante. Aisément et une fois n’est pas coutume, John Gwynne signe avec ce roman la naissance d’une grande œuvre et j’ai déjà hâte de le retrouver avec Ruin dont la sortie a lieu le mois prochain.

25 commentaires sur “La Confrérie du Sang, tome 1 : L’Ombre des Dieux de John Gwynne

  1. Justement je venais de dire sous ton autre billet que j’étais impatiente de lire ton avis sur ce roman ^^
    J’aime beaucoup la mythologie nordique, c’est pourquoi j’avais ajouté ce titre à ma WL, tu achèves de me convaincre de tenter l’affaire 🙂 J’attendrai quand même que l’ensemble de la série soit publié avant de me lancer. Sais-tu combien de tomes sont prévus?

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    1. Ravi de ton intérêt ! C’est un véritable voyage que m’a offert l’auteur. Concernant cette série, pour le moment seuls deux volets sont parus. John Gwynne semble avoir pris une pause à la suite du décès de sa fille.

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  2. A toutes fins utiles, « Ruine » est le tome 3 des Terres Bannies; je suis sur la traduction de « La faim des dieux », tome 2 de cette série (j’ignore pourquoi ils ont voulu faire les deux sagas en même temps !) #jetraduisjohngwynne #jeserslascienceetcestmajoie

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    1. Ravi de voir que la suite est déjà en cours de traduction pour une sortie prochaine ! Heureusement qu’en attendant, je vais retrouver Le Livre des Terres Bannies dès le mois prochain 😉

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      1. Oui, et j’enchaîne avec le dernier des Terres Bannies dans la foulée (encore un beau bébé…) C’est du boulot, mais comme disait mme De Gaulle en voyant son mari partir pour Londres en 39 : au moins, tant qu’y fait ça, il est pas au bistrot. (Merci Pierre.)

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  3. J’aime beaucoup la myhthologie nordique, souvent synonyme de récits palpitants et sombres comme semble l’être ce roman. Quant à la richesse du bestiaire, c’est toujours un bon argument pour moi 🙂

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  4. J’ai pris, j’ai reposé, j’ai pris, j’ai reposé le tome samedi, mais vu que j’avais trop d’achats déjà, j’ai repoussé à plus tard. Bon, je l’ajoute à ma wishlist de noël sauf craquage avant car tu le vends si bien. Et puis, c’est bien le classicisme quand c’est bien fait.
    Il faudrait par contre que je relise le tome 1 de son autre saga qui ne m’avait pas autant emballé que toi, mais je ne sais plus si c’était à cause de l’oeuvre ou de la période où je l’avais lu et vu ton enthousiasme, j’ai envie de lui redonner sa chance ><

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    1. Dommage, j’aurais adoré que tu me signales avoir craqué mais cela ne semble que partie remise et j’en suis ravi tant ce premier tome m’a plus que convaincu.
      Cela reste du John Gwynne même si je suis certain que la mythologie et son saisissant bestiaire te plairont à coup sûr !

      De mon côté, j’ai hâte de retrouver l’univers plus classique du Livre des Terres Bannies et j’espère que ta relecture sera bénéfique 😉

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  5. Mamamia, ça a l’air d’être une pépite absolue ce roman, tu me fais terriblement envie, je ne connaissais pas du tout en plus !

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