La Cité de Jade, tome 1 de Fonda Lee

Note : ★★★★☆ — « Bien que j’ai apprécié l’univers pour sa densité et son développement colossal, je suis plus que désolé d’être passé à côté de cette lecture bien trop méthodique pour ma part. Je ne suis parvenu à m’immerger pleinement et sciemment au cœur de ce premier volet, aux qualités inébranlables qui sauront satisfaire les amateurs d’œuvres travaillées et abouties, à la fantasy recherchée et innovante. »

« La famille est un devoir. La magie est un pouvoir. L’honneur est primordial. »

Résumé :
Bienvenue dans la fabuleuse ville de Janloon ! Mais attention, derrière la beauté de la capitale de l’île de Kekon se cache une dangereuse réalité, celle d’une ville déchirée entre deux clans qui s’affrontent pour le contrôle de la cité et du jade. Cette pierre précieuse et magique qu’on ne trouve que dans les mines de l’île permet au guerrier qui la porte d’amplifier ses capacités, faisant de lui une véritable arme de guerre.
Aujourd’hui, alors que le chef du clan Sans Cime se retire du pouvoir laissant la direction à ses petits-enfants, leurs rivaux du clan de la Montagne en profitent pour ravir des quartiers et s’accaparer le marché du jade. Lorsqu’une nouvelle drogue puissante se propage, permettant à quiconque – même aux étrangers – de manier le jade, la tension qui couve entre les deux clans éclate avec une violence sans précédent.
Entre jeux politiques, trahison, argent et pouvoir, l’issue de cette guerre déterminera le sort de tous les guerriers de jade… et de l’île elle-même.

Chronique :
Appréciant la culture et l’Histoire de la péninsule asiatique, je suis toujours ravi quant ces deniers sont mis à l’honneur dans la fantasy. Bien davantage encore quand ce genre littéraire promet un savoureux mélange d’urbanité, de magie et de politique et autres complots de gangs mafieux. Éléments que j’ai retrouvé mais qui malheureusement ne sont parvenus à m’emporter comme je l’espérais. A tel point que j’ai l’impression d’être passé à côté de cette si sombre et palpitante aventure.

Pourtant et encore une fois, tous les ingrédients des genres sont parfaitement réunies et Fonda Lee dévoile un premier volet aussi complet que dense, drastiquement orchestré et mis en action. Malheureusement et de mon côté, cette surenchère de détails et autres minuties fait que le style de la romancière a parfois raisonné de manière bien trop méthodique et m’a semblé manquer quelque peu de spontanéité. Ainsi, j’ai comme eu la sensation de faire face à un scénario de film asiatique mettant à l’honneur la noirceur de ce pays dans lequel différentes mafias règnent en maître tout en se faisant la guerre. En ce sens, la plume de l’auteure se veut d’une richesse visuelle indéniable mais se démontre, pour autant, assez froide et distante. Une distance qui a fait de La Cité de Jade une lecture hermétique me concernant que j’ai parfois subit par ce manque d’émotions regrettable. Il faut dire qu’avec une telle ambition et un tel volume, ce roman détient quelques longueurs qui ne m’ont que trop peu aider à appréhender ce vaste et sombre univers.

Je regrette amèrement ce constat tant ce dernier m’a convaincu tant la romancière ne laisse rien au hasard et développe son univers, son folklore, ses intrigues et ses personnages dans les moindres détails. Ce développement demande naturellement un investissement considérable de la part du lecteur mais plus que récompensé malgré une sensation d’indigestion par moments. J’ai d’ailleurs entrecoupé ma lecture, chose que je ne fais quasiment jamais mais je voulais être certain d’arriver au bout de cette belle brique. Fort heureusement et entre deux accalmies, Fonda Lee dévoile une sombre et dangereuse intrigue à l’action plus que présente et offrant de vives et rythmées scènes que j’ai parcouru haletant et ce grâce à l’ésotérisme entourant les pierres de jade que j’ai trouvé fort pertinente et particulièrement singulière. Ainsi, je me suis imaginé une envoûtante magie et malgré sa complexité, j’ai apprécié suivre ces guerres de territoires débordantes de violence et de vice, me rappelant certains polars et autres jeux vidéos tels que Le Parrain ou bien encore Sleeping Dogs que j’affectionne particulièrement.

Des conflits mis en branle à l’aide de personnages charismatiques et alléchants pour lesquels, et là encore je le regrette, je ne suis parvenu à m’attacher. Bien que ces derniers m’ont semblé plus qu’excellents et éloquents dans leurs rôles, une fois de plus le mécanisme bien trop rodé et huilé de l’auteure m’a laissé de côté. Pour autant, il est à relever également l’ambition dont Fonda Lee fait preuve quant à la majestueuse galerie de portrait esquissée. Bien des personnages peuplent ce mastodonte et aucun ne reste sur la touche. Finalement et chacun a leur tour et de différentes manières, ces derniers tireront les ficelles de cet impressionnant échiquier et offriront de nombreux intrigues politiques ou romantiques divertissantes à suivre.

Enfin et bien que j’ai apprécié l’univers pour sa densité et son développement colossal, je suis plus que désolé d’être passé à côté de cette lecture bien trop méthodique pour ma part. Je ne suis parvenu à m’immerger pleinement et sciemment au cœur de ce premier volet, aux qualités inébranlables qui sauront satisfaire les amateurs d’œuvres travaillées et abouties, à la fantasy recherchée et innovante.

Cette lecture a été réalisée à l’occasion du Pumpkin Autumn Challenge 2023
: Menu Automne rayonnant – Catégorie We’ll always find a way.