Fantasy

L’Epée, la Famine et la Peste, tome 1 d’Aurélie Wellenstein

Note : ★★★★☆ — « Sans avoir été des plus saisi, je n’ai nullement trouvé déplaisante ma découverte de la plume de cette prolifique auteure. Je pense avoir eu de trop grandes attentes concernant son style qui, bien que plaisant à parcourir, se révèle assez classique en son genre et m’a semblé manquer d’apprêt et de subtilité pour pleinement m’emporter et me convaincre. »

Résumé :
Depuis un demi-siècle, le royaume de Comhghall s’enfonce dans un âge sombre : les monstres pullulent, des villages entiers disparaissent dans les toiles d’araignées, et les tarentas tissent dans l’esprit des hommes, les condamnant à s’étioler dans la mélancolie et les idées noires.
Trois êtres brisés deviennent la cible d’une population aux abois.
Un garçon possédé par l’esprit d’un loup, une jeune fille soupçonnée d’avoir les pouvoirs d’une araignée, un ancien soldat qui a tout perdu, persuadé que son fils vit dans l’œil d’un cerf…
Pourchassés par le chef de l’Inquisition et son archère, ils vont devoir s’allier pour survivre. Mais sont-ils des bouc-émissaires ou, au contraire, trois redoutables fléaux qui porteront le coup de grâce à ce monde agonisant ?

Chronique :
Aurélie Wellenstein n’est plus à présenter et son travail suscite bien souvent l’intérêt du lecteur et se veut aussi encensé que nuancé selon ce dernier. C’est pourquoi, j’avais à cœur d’enfin découvrir cette plume francophone et c’est à l’occasion de la sortie en format poche de sa dernière série que j’ai enfin pu sauter le pas.

Une incursion qui me laisse mi-figue mi-raisin et donc je pense être quelque peu passé à côté. Il faut dire que L’Épée, la famine et la Peste se veut plaisant et divertissant à lire mais j’en attendais bien davantage. Pourtant, derrière ses inspirations des plus grands contes d’antan, l’auteure dévoile une intrigue facile à parcourir, peut-être trop, et parfois assez prévisible. Ainsi et alors que je pensais faire face à un univers développé et fort travaillé, je ressors étrangement désabusé et légèrement sur ma faim. D’autant plus que je ne suis pas certain qu’il ait été judicieux de scinder l’œuvre en deux volets au vue d’un arrêt assez brutal, ne me laissant d’autre choix que de poursuivre l’aventure cela dit. Néanmoins et pour le minimum esquissé, l’univers se révèle fortement envoûtant grâce à sa noirceur et sa sombre ambiance bercée d’un bestiaire fantastique assez remarquable. Amoureux de créatures dangereuses, vous serez plus que servis grâce à une certaine mythologie basée sur les araignées et leurs dangereuses toiles, synonymes de pièges et embûches en cet ouvrage. Il m’a juste manqué de relief et de sophistication pour être davantage happé et investi au cours de cette lecture.

Fort heureusement et à l’inverse du reste, la romancière semble avoir tout misé sur l’élaboration de ses protagonistes et je dois dire que de ce côté, c’est une pleine et vive réussite malgré un léger déséquilibre dans leur mise en lumière. En effet, le lecteur suivra les traces de Cillian, Sulyvahn et Erin, trois personnages hauts en couleurs et dont leurs différences feront leur force ! J’apprécie quand un auteur met en valeur la singularité de ses créations, ce qui fut parfaitement le cas et l’élément central de ce dynamique trio forcé d’œuvrer afin de déjouer le mal qui ronge leur monde. Sans être totalement attaché à l’un de ces derniers, j’ai tout de même pris grand plaisir à les suivre dans leurs différentes quêtes ou fuites et à suivre l’évolution de leurs relations. Aussi écorchés les uns que les autres, c’est avec tendresse qu’Aurélie Wellenstein dévoile de véritables héros en devenir malgré un manque de risque parfois évident et une orientation manichéenne un poil trop prononcée. C’est pourquoi et il est vrai que j’aurais apprécié autant de nuance que de singularité.

C’est pourquoi et sans avoir été des plus saisi, je n’ai nullement trouvé déplaisante ma découverte de la plume de cette prolifique auteure. Je pense avoir eu de trop grandes attentes concernant son style qui, bien que plaisant à parcourir, se révèle assez classique en son genre et m’a semblé manquer d’apprêt et de subtilité pour pleinement m’emporter et me convaincre. Pour autant et au vu de sa facilité de lecture, je suis déjà en train de parcourir la suite des aventures de cette singulière et écorchée galerie de portrait dépeinte.

37 commentaires sur “L’Epée, la Famine et la Peste, tome 1 d’Aurélie Wellenstein

  1. J’ai lu les 2 tomes dans le même souffle ce weekend et c’est un coup de coeur pour ma part ! Il faut vraiment que tu ailles lire le tome 2, même si pas mal de choses se devinent, je pense qu’il apporte la profondeur qui pouvait te manquer grâce à de nouveaux narrateurs.

    Pour ma part, j’ai adoré l’utilisation des codes du conte et du récit médiéval pour créer cette histoire pleine de cri de colère de ceux qui sont sans cesse maltraité. J’ai trouvé cela merveilleux.

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    1. Et bien navré de te décevoir mais j’ai lu le second volet dans la foulée également mais je ne l’ai pas chroniqué tant mon avis rejoignait celui du premier volet.

      Je ne garde qu’un très faible souvenir de ma lecture si ce n’est les nouveaux narrateurs qui m’ont plus que dérouté cela dit. Après, cela reste une lecture facile et je t’avoue que j’étais loin de ce que j’imaginais de la plume de l’auteure.

      En tous les cas je suis ravi de voir que cette duologie soit un coup de cœur pour ta part et j’ai hâte de découvrir ton ressenti !

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      1. Zut alors T.T
        Je pensais justement que l’apport des deux nouveaux narrateurs et leurs révélations auraient changé la donne pour toi aussi.
        On t’avait sûrement trop survendu la plume de l’autrice et tu en attendais autre chose. Désolée T.T
        Du coup, je m’interroge. Je ne sais pas si tu préféreras les autres titres que je t’ai conseillé d’elle si tu n’as pas plus que ça aimé celui-là…

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      2. Tu n’as pas à être désolé c’est moi qui me suis imaginé une plume plus subtile et profonde du fait des avis découverts me le laissant croire. Je t’avoue que mon exemplaire de Yardam attend toujours que je réitère l’expérience 😉

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  2. oui, clairement c’est pas son meilleur… je pense que tu seras plus satisfait avec ses autres titres. J’avais bcp aimé Le désert des couleurs… Et Les loups chantants était pas mal non plus. Et Mers mortes, mais plus rude celui-là (d’ailleurs je ne l’ai pas lu).

    Bon, malgré tout tu as eu une meilleure lecture que la mienne, je l’ai abandonné très vite celui-là à cause des bestioles 😵‍💫

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    1. Et je peux comprendre cet abandon tant elles sont omniprésentes. Je vois que rejoins les recommandations précédentes mais, évidement, je n’ai que Yardam dans ma PAL pour réitérer l’exercice.

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  3. Ayant adoré Mers mortes, il est dans ma wishlist et si l’univers ne semble pas aussi développé que tu l’aurais souhaité, les personnages et la plume de l’autrice semblent t’avoir convaincu. J’espère que la suite de l’aventure gommera un peu les bémols que tu as relevés dans ce premier tome.

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    1. Malheureusement la suite est du même niveau. Néanmoins et possédant également une autre de ses œuvres dans ma PAL, je ne ferme pas la porte à l’auteure même si je m’attendais à plus profond et convaincant.

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  4. C’est le problème avec les auteurices renommés. On les aborde malgré nous avec des attentes plus grandes qu’un.e inconnu.e et on n’a plus de chance d’être déçu. A force, j’ai adopté me comportement inverse. Je redoute de m’y plonger et repousse leur lecture par crainte.

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    1. Et je pense que je vais devoir tenter de faire comme toi. Néanmoins et malgré des attentes revues à la baisse la suite ne m’a tout de même pas transcendé. En espérant que l’autre titre que je possède me convaincra davantage.

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  5. Oh mince, dommage pour le côté prévisible. Au moins l’ambiance sombre et les créatures dangereuses sont au rendez-vous apparemment, c’est déjà un bon point. Mais ça me paraît surprenant comme choix aussi, de couper l’intrigue en pleine action, je comprends que tu aies le sentiment d’être resté sur ta faim. J’espère que la suite te plaît 😉

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  6. Une auteure que j’apprécie beaucoup pour ma part et un roman qui me fait inévitablement très envie !

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  7. Je n’ai pas lu cette duologie mais je retrouve dans tes critiques des traits qu’on pourrait aussi coller à ses autres romans. Même s’il y a quelque chose de sombrement fascinant dans ses histoires, il n’y a jamais une mythologie hyper développée, c’est même plutôt succinct. Ce sont en effet les personnages qui brillent ou plutôt qui sombrent, et qu’on retient, leurs tourments, leur quête d’eux-mêmes.

    Du coup, j’ai souvent trouvé qu’on était plus dans une dynamique et un style de récit qui flirtait entre le Young Adult (pour la caractérisation du récit et l’écriture des personnages) et l’adulte (pour la violence et la noirceur), mais en même temps à 15-20 ans, ça passe largement pour moi. C’est peut-être ce que tu as ressenti 😉

    Je te recommenderais quand même si tu veux continuer à découvrir l’autrice, mes 3 titres préférés : Le Dieu oiseau, le Roi Fauve et le Désert des couleurs ❤

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    1. C’est exactement ça et ce que tu affirmes au sujet des autres romans de l’auteure me tend à pousser que celle-ci n’est pas pour moi.
      Néanmoins et possédant une autre de ses œuvres, je ne ferme pas complètement la porte mais préfère espacer mes incursions dans sa bibliographie ! C’est pourquoi, je note tout de même de chaudes recommandations !

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      1. Sympa mais pas mon préféré ^^!
        J’avais écrit ça dessus :
        Même si c’est comme toujours très bien écrit, que j’ai adoré le développement autour du virus, de la ville et du héros, je reste sur ma faim. J’attendais et j’aurais aimé quelque chose de plus rude comme dans le Dieu Oiseau ou le Roi des Fauves. Reste un excellent développement du héros-antagoniste et du triangle « amoureux » qui m’a pris aux tripes. La folie face à l’épidémie est saisissante.

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