Classique·Historique·Romance

Ambre de Kathleen Winsor

Note : ★★★★★ — « Sans pudeur Kathleen Winsor offre une histoire d’amour passionnante et sensuelle à découvrir, portée par une héroïne impétueuse et sulfureuse à laquelle je me suis complètement attaché. Je n’ai cessé de vivre ses émotions et s’est totalement grisé que j’ai tourné la dernière page de cette histoire d’amour passionnel, parsemée de passion et de perversion. »

Résumé :

Dans l’Angleterre de la fin du XVIIIe siècle, une gamine sans père ni mère, presque sans nom («Ambre» a tout l’air d’un sobriquet de théâtre), décide d’user de ses charmes – son seul bien au soleil – pour conquérir le monde. Gloire, honneurs, fortune, plaisirs : il lui faut tout. Et, l’immoralité de l’époque aidant, elle aura tout, taillant à vif s’il le faut dans la chair de ses rivaux et rivales – qui lui donnent joyeusement l’exemple, puisque du haut en bas de l’échelle sociale tout n’est qu’intrigue, trahison, mensonge, dépravation.
Cette vaste fresque picaresque qui ne nous fait grâce de rien – et qui inspira à Otto Preminger un grand film – avait fait fait scandale, lors de sa parution. Un demi-siècle ayant passé, l’on s’aperçoit que ce sont sa crudité et sa noirceur, précisément, qui l’ont empêchée de vieillir – en ont fait une sorte de classique.

Chronique :

Je ne sais plus comment je suis tombé sur ce roman mais je me souviens avoir été très vite séduit par son résumé et par son héroïne impétueuse et sulfureuse et je dois bien admettre que le résultat s’est dévoilé bien au delà de mes espérances tellement ce roman a été une claque magistrale que je ne suis pas prêt d’oublier.

Bien que présenter comme une œuvre romantique et comme un roman d’amour, Ambre se dévoile bien plus que ce raccourci. En effet, la passion palpable et transpirante de ce roman a rythmé et animé ma lecture de la première à la dernière page. Une fois ancré au cœur de l’histoire je n’ai pu arrêter ma lecture. C’est pourquoi, je ne peux que vous conseillez – si le cœur vous en dit – de vous procurer directement les deux volumes tellement cette œuvre est saisissante et poignante. A tel point que je n’ai cessé de vivre d’incroyables émotions au cours de cette dernière, allant de la joie, à la tristesse en passant par là colère  et la frustration. Cette explosion de sentiment m’a littéralement fait vivre de véritables montagnes russes émotionnelles. Mention spéciale pour les derniers chapitres qui m’ont mis les larmes aux yeux et quasiment brisé. D’autant plus qu’à travers son héroïne, Kathleen Winsor décrit et s’affranchit avec véracité – manquant parfois de justesse et nuance – de la miséreuse condition sociale et maritale des femmes de l’époque. Cependant et malgré mon très grand enthousiasme, fort est de constaté une certaine redondance dans la construction de son œuvre. En effet, l’auteure use et abuse du même schéma narratif ce qui apporte une certaine prévisibilité quant à celui-ci. D’autant plus que j’ai aussi remarqué certaines répétions cassant quelque peu mon rythme de lecture. Bien entendu et malgré ses quelques bavures, le style de Kathleen Winsor se démontre malgré l’époque totalement actuel et moderne et parfaitement efficace. Sa simplicité de lecture permet de se délecter avec plaisir de sa plume qui offre quelques petites surprises. A commencer par la considérable partie historique de son travail. J’ai vraiment été épaté par cet aspect de ce roman fortement mis en avant et drastiquement maîtrisé. C’est une véritable fresque historique qui nous est dévoilée et j’ai vraiment pris plaisir à réaliser ce voyage dans le temps qui nous amène au temps de la Restauration anglaise. Je ne connais que très peu de choses concernant cet épisode de l’histoire de l’Angleterre et sans pour autant m’en apprendre énormément, j’ai apprécié découvrir quelques faits historiques comme l’épidémie de peste par exemple. De plus, l’auteure prend la peine de créer et d’alimenter sa passionnante romance de complots politiques croustillants à découvrir et à suivre. Ainsi, découvrir les vices et les secrets de la cour royale fut totalement exaltant. Néanmoins, ce sont dans les moments d’amour et de passion que l’art et le talent de Kathleen Winsor ont le plus brillé et raisonné en moi.  Il est indéniable que jamais auparavant et jamais plus, je pense, une romance ne m’avais et m’aura autant pris aux tripes.

Quand bien même tous ces attraits, la grande force de ce récit n’est autre que notre sulfureuse héroïne, Ambre. Cette dernière née dans la mauvaise société et avec le second sexe assume avoir les yeux plus grands que le ventre et n’hésite pas à s’enfuir de sa campagne au bras de son nouvel et futur amant afin de gagner la capitale et d’y découvrir les joies mais surtout les peines de cette vie mondaine. A peine majeure, cette dernière tombera éperdument amoureuse de Bruce son sauveur et son échappatoire. Malheureusement et bien que ce dernier apprécie fortement la présence et les charmes assumés et clairement revendiqués de notre jeune passionnée, il ne voit pas la vie de la même façon que cette dernière et l’abandonne très rapidement à son triste sort. S’en suit alors une descente aux enfers pour notre héroïne qui n’aura aucun scrupule, ni remord afin de gagner et de conquérir à jamais le cœur de son bien-aimé. J’ai trouvé que derrière cette jeune femme vaniteuse, calculatrice et un brin sournoise et machiavélique se cachait une personnage fortement complexe à découvrir. Ainsi et au fil des chapitres, je me suis complètement attaché à notre héroïne et bien que souvent dévoilée sous son plus sombre aspect, je n’ai cessé de tenter de comprendre ce qui animait réellement toute cette perversité et cette déchéance. Finalement, Ambre n’est rien d’autre qu’une victime de sa condition et de la société dans laquelle elle évolue. Cette dernière osait rêver de liberté et d’amour et s’est retrouvée délaissée et éblouie par les richesses et la luxure de cet univers beaucoup trop vaste pour une si innocente jeune fille. A l’inverse et alors que Bruce m’avait fait forte impression de par sa modestie et son honnêteté envers son amante, je n’ai cessé de voir mes sentiments évoluer et je l’ai trop peu souvent compris pour finir par bien souvent le détester. Je ne peux en dévoiler davantage pour ne pas gâcher cette riche et mouvante histoire d’amour mais ce dernier jouit pleinement de son statut social et de condition pour ne pas à avoir à s’accommoder de véritables sentiments. Quand bien même en digne gentleman, celui-ci laisse toujours le choix à son amante de lui résister ou non, ce dernier tombe très facilement dans l’indulgence de l’adultère dont bénéficiait la genre masculine. De plus et bien que centré sur les rapports entre nos deux amants, bien d’autres personnages vont rencontrer leur chemin comme Nan et Almsbury qui se définiront être les seuls et véritables amis et fidèles de notre héroïne. J’ai vraiment apprécié ces personnages pour la bienveillance et la sincérité dont ils font preuve à l’égard d’Ambre. Chacun d’eux fera attention à ce que notre papillon ne finisse pas par se bruler les ailes.

Finalement et sans pudeur, Kathleen Winsor offre une histoire d’amour passionnante et sensuelle à découvrir, portée par une héroïne impétueuse et sulfureuse à laquelle je me suis complètement attaché. Je n’ai cessé de vivre ses émotions et s’est totalement grisé que j’ai tourné la dernière page de cette histoire d’amour passionnel, parsemée de passion et de perversion.

9 commentaires sur “Ambre de Kathleen Winsor

  1. Oh je ne connaissais pas du tout, et autant dire que tu m’as convaincue. Je vais voir pour me procurer les deux tomes. Merci pour la découverte 😉

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  2. Malgré ton bémol quant à la construction du récit, on peut dire que tu nous livres un avis passionné qui semble à la hauteur d’une héroïne complexe et fascinante à souhait. C’est aussi intéressant de voir qu’au fil des pages, ta vision des personnages a évolué…

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    1. Ces défaut sont vraiment légers mais pénalisent quelque peu cette magnifique œuvre. Je vois que beaucoup n’ont pas apprécié le caractère volage et assez impétueux de l’héroïne alors que je l’ai vraiment adoré. Cette dernière souffre vraiment de sa condition et pousse réellement à la révolte quant aux mentalités d’antan.

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