Classique

Les Forestiers de Thomas Hardy

Note : ★★★★★ — « Avec accalmie, Thomas Hardy donne vie à de doux et chaleureux paysages qui m’ont plus d’une fois subjugué et qui offrent une magnifique ode à la nature et dont la beauté contraste la noirceur et la cruauté de cette tragédie. Avec poésie et mélancolie, ce dernier offre une funeste histoire d’amour qui aurait davantage pu me toucher si la construction des personnages présentés ne m’avait pas semblé parfois superficielle. »

Pourquoi tant d’ambition ? Le secret du bonheur, c’est de savoir limiter ses désirs.

Résumé :
Dans le petit hameau boisé de Little Hintock, Grace Melbury et Gilles Winterbone semblaient promis l’un à l’autre depuis leur plus tendre enfance, suite à une promesse faite par le père de Grace à celui de Gilles, décédé. Mais c’était sans compter les rêves que Melbury établissait pour sa fille, lui qui désirait tant lui offrir une autre condition en lui donnant accès à une instruction prestigieuse. Après des années d’études, Grace revient chez elle, partagée entre des aspirations nouvelles et son attachement pour son ancien milieu. Sous l’emprise de son père, elle va tomber dans les bras du beau, irrésistible et troublant Dr Edred Fitz-piers. Mais ce chemin n’est-il pas à mille lieues de ses envies sincères, de ses affections profondes ? Les conventions sociales, le regard des autres, et surtout l’autorité familiale, d’autant plus insidieuse qu’elle est pétrie de bonnes intentions, sont les grands accusés devant le tribunal de Thomas Hardy.

Chronique :
Jamais un roman de Thomas Hardy n’avait aussi bien porté son nom. En effet, ce roman renferme une très belle et cruelle histoire d’amour mais renferme avant tout une magnifique et poétique ode à la nature. C’est pourquoi et même si je m’attendais à être plus touché, je ressors plus qu’enchanté de cette lecture qui se glisse facilement dans mes œuvres favorites de cet auteur grâce à cette magnifique peinture.

Il est vrai que je ne sais pas ce que j’ai réellement le plus apprécié dans cette histoire tellement j’ai été envoûté par son ensemble. Pourtant, je dois dire que ce dernier m’a avant tout emporté grâce à ses innombrables et méticuleuses descriptions des divers paysages verdâtres qii entourent le hameau boisé Little Hintock. Tout au long de son roman, Thomas Hardy ne cesse de décrire la vie rurale avec réalisme et maniérisme. A tel point que la forêt et ses alentours prennent littéralement vie grâce à la poétique et aérienne plume de celui-ci et ce, jusqu’à en devenir des personnages à part entière. Effectivement, l’auteur développe avec richesse et détails son environnement et j’ai adoré le résultat final qui m’a offert de véritables peintures aux couleurs chaudes et chaleureuses et contrastant totalement avec le cruel romantisme dont ce dernier aime faire preuve. Bien qu’habitué à la dureté ainsi qu’à la noirceur de ses histoires d’amour, je suis toujours autant admiratif d’une telle analyse des sentiments. C’est une funeste et pourtant délicieuse romance que Thomas Hardy nous offre à nouveau et que j’ai pris plaisir à suivre. Cependant et quand bien même je n’ai pas été aussi touché que j’ai pu l’être par le passé, son style et sa prose ne se dévoilent pas moins émouvants et aboutis.

Malheureusement, je pense que ce manque d’émotions provient de la construction des personnages de cette œuvre. Quand bien même j’ai apprécié les découvrir et les suivre dans leur intimité, ces derniers m’ont semblé assez sommaires et manquaient parfois de profondeur et d’ampleur. A commencer par notre héroïne Grâce que je n’ai pas toujours compris. Malgré toute la complexité de ce personnage et la dévotion dont elle fait preuve face à sa figure paternelle, il m’a semblé que certaines de ses réactions manquaient parfois de cohérence et de subtilité pour m’attendrir comme d’autres avant elle. Le constat reste le même quant à ses deux prétendants, le bon et loyal Giles et Edred, le vil et vaniteux médecin. J’aurais apprécié que chacun de ces opposants soient bien plus nuancé et beaucoup moins catégorique dans sa construction. D’un côté il y a la bonté et de l’autre la méchanceté sans réel travail psychologique. Peu importe mon ressenti face à cette palette de personnages, je retiens surtout que grâce à cette dernière Thomas Hardy traite de sujets qu’il affectionne tant allant du mariage, à la place de femme et jusqu’à assumer l’adultère dans sa littérature. J’ai fortement apprécié le ton et la justesse dont fait preuve ce dernier pour aborder ces thèmes.

Ainsi et avec accalmie, Thomas Hardy donne vie à de doux et chaleureux paysages qui m’ont plus d’une fois subjugué et qui offrent une magnifique ode à la nature et dont la beauté contraste la noirceur et la cruauté de cette tragédie. Avec poésie et mélancolie, ce dernier offre une funeste histoire d’amour qui aurait davantage pu me toucher si la construction des personnages présentés ne m’avaient pas semblé parfois superficielle.

6 commentaires sur “Les Forestiers de Thomas Hardy

  1. La couverture est sublime. Ton avis me donne envie de le lire même si les personnages sont peut-être un lisses. Je l’ai mis dans ma Pal de l’automne. Je vais sûrement le commencer prochainement.

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      1. C’est ce qui est assez drôle avec là blogosphère c’est qu’un livre n’est jamais vu de la même manière d’une personne à une autre. Personnellement, j’ai adoré cette histoire d’amour constellante.

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  2. La couverture semble un bon aperçu du travail de restitution de la nature que l’auteur a réalisé dans ce roman et qui t’a tant parlé.
    Pour le manque de profondeur des personnages et une certaine incohérence, j’ai l’impression que plus on lit plus ça nous frappe. En tout cas, en ce moment, c’est quelque chose qui perturbe mes lectures parce que je me rends compte que des personnages complexes, cohérents et profonds, ce n’est finalement pas si courant…

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    1. Il est vrai que j’aurais pu faire mention de cette magnifique couverture représentant avec réalisme l’œuvre qu’elle image à merveille.
      Concernant les personnages, j’ai surtout été assez déçu et critique du fait que Thomas Hardy m’a habitué à des rencontrer des protagonistes bien plus aboutis que ces derniers. Cependant et comme je l’ai dit je lui pardonne aisément ce faux pas grâce à ce merveilleux cadre forestier si bien dépeint.

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