Fantasy·Historique

Les Chevaux Célestes, tome 1 : de Guy Gavriel Kay

Note : ★★★★★ — « Grâce à une plume mélodieuse et lyrique ainsi qu’à un style doux et contemplatif, Guy Gavriel Kay met en place une méticuleuse et magistrale épopée au sein d’un univers des plus envoutant et au folklore asiatique parfaitement maitrisé, permettant à cette première rencontre de se dessiner des plus dépaysante et passionnante à lire. »


Les femmes ont toujours été plus habiles que les hommes à l’exercice de la subtilité.

Résumé :
Pendant deux ans, au cœur des montagnes entourant le lac Kuala Nor, loin à l’ouest de la cité impériale, et même au-delà des frontières de l’empire de la Kitai, le jeune Shen Tai, seul au fond d’une cabane isolée, a écouté, dans l’air dur et froid des nuits de lune et des nuits noires, les voix des fantômes des soldats morts pendant la violente bataille qui s’est déroulée à cet endroit. Afin d’honorer la mémoire de son père, le général Shen Gao, qui était à la tête des soldats de l’empire, c’est en ces lieux maudits qu’il s’est voué corps et âme à la pénible tâche d’enterrer les os de tous les combattants.
Alors que Tai prépare son retour vers la cité impériale et la cour, tout aussi dangereuse que magnifique, de Taizu, l’Empereur de la Kitai, un émissaire de l’empire Tagur, la nation rivale, lui apporte une nouvelle surprenante : Chen-Wan, l’une des épouses de Sangrama le Lion, empereur du Tagur, lui a offert, pour le remercier de sa tâche, un présent. Or, celui-ci est d’une telle ampleur qu’il peut changer le visage même de l’empire de la Kitai… ou mener Tai à une mort certaine.

Chronique :
C’est par un simple hasard que je suis tombé sur cette magnifique couverture en me promenant au sein de ma librairie. J’ai de suite été attiré par celle-ci ainsi que par on alléchant résumé mais j’avoue que le prix m’a convaincu de repousser mon achat et c’est le dernier article d’Apophis, mettant à l’honneur tout le talent de l’auteur, qui m’a décidé à acquérir ce roman et je ne peux que l’en remercier tant je me suis délecté de la plume et du style de ce dernier.

Effectivement, Guy Gavriel Kay m’a plus qu’envouté et captivé grâce à son style éloquent et d’une minutie extrême. Grâce à un rythme très doux et tout aussi lent sans pour autant nullement manquer d’intérêt, ce dernier dévoile une épopée magistrale à découvrir et surtout à parcourir. Dès les premières pages, l’auteur m’a plongé dans un univers enchanteur et mystérieux qu’il m’a fallu apprivoiser au rythme de sa prose car il est indéniable que ni l’un ni l’autre se démontrent aisés d’accès et sans pour autant se démontré présomptueux ou alambiqué, chacun de ces éléments se démarque par leur dimension fortement ambitieuse. En effet et même s’il s’agit de fantasy, cette œuvre ne ressemblent nullement à aucune autre de mes lecture et cette étonnante et attrayante démarcation provient avant tout du style de narration proposée par Guy Gavriel Kay. En s’inspirant de faits concrets et historiques ainsi que grâce à son incroyable travail de développement, ce dernier dévoile un premier volet à l’orientation bien plus contemplative que portée sur l’action et bien que je craignais quelques longueurs et une certaine lassitude de ma part, c’est tout l’inverse qui s’est produit lors de ma découverte. Finalement, ma curiosité s’est dévoilée piquée en plein cœur grâce et nourrie par la fascinante partition poétique et purement lyrique de ce roman. Avec envolée, je me suis laissé porter par cette incroyable mélodie au doux rythmes dont se cache une riche et complexe aventure ou la stratégie et un haut récit de guerre prennent place. J’ai adoré me retrouver au milieu de ces grands enjeux diplomatiques dont j’ai pris plaisir et le temps de découvrir tous les tenants et les aboutissants en progressant avec intérêt dans cette œuvre. Ce plaisir à me plonger dans cet univers asiatique charmant et brillamment présenté n’aurait pas été aussi puissant sans tout le folklore chinois parfaitement représenté et qui se dévoile charmant, faisant de ce volet un véritablement roman d’ambiance dont je me suis délecté. D’autant plus qu’une légère touche de fantastique saupoudre le tout et bien que j’ai été plus que sensible à cet attrait, j’avoue que j’aurais été encore plus satisfait si celle-ci s’était davantage dévoilée développée et bien plus ancrée à l’intrigue principale. Néanmoins, je remercie Guy Gravriel Kay pour la maitrise de la dimension historique de son œuvre qui m’a passionné et qui me pousse davantage à me documenter sur cette ère ainsi que sur cette magistrale et impitoyable dynastie.

D’autant plu que cette incroyable lignée d’empereurs est parfaitement mise en image et sublimée grâce à la construction maitrisée du personnage principal de ce roman qui se démontre aussi profond que captivant. En effet, suivre la trace de Shen Tai s’est dévoilé une volupté tant l’auteur le dessine et le peaufine au fil de son périple. J’ai adoré découvrir cette percutante évolution et l’incroyable complexité qui le définit. Ce dernier démontre une très grande maturité et une si fine personnalité que je me suis très vite attaché à lui. Ainsi, il m’a été exaltant et parfois fort émouvant de passer autant de temps en sa compagnie afin de mieux encore apprendre à le connaître et le comprendre. Cependant et malgré mon attachement, ce sentiment se tend aussi aux nombreux autres protagonistes de ce volet car, comme pour le reste, Guy Gavriel Kay place la barre très haut et nous dépeint avec justesse et maturité une incroyable et importante galerie de personnages aux multiples personnalités aussi incroyables qu’éloquente. Le plus remarquable reste que ce dernier ne se contente pas seulement de mettre chacun des protagoniste en action pour servir son histoire ainsi que son univers car ce sont eux qui rythment et animent cette intrigue politique. Ainsi, aucun personnage n’est laissé de côté et la moindre action de leur part termine par s’imbriquer avec intelligence au reste de l’intrigue. D’autant plus que j’ai eu la surprise et le plaisir d’en suivre plusieurs autres et de découvrir la mise à nu ainsi que les états d’âmes de chacun.

Enfin et grâce à une plume mélodieuse et lyrique ainsi qu’à un style doux et contemplatif, Guy Gavriel Kay met en place une méticuleuse et magistrale épopée au sein d’un univers des plus envoutant et au folklore asiatique parfaitement maitrisé, permettant à cette première rencontre de se dessiner des plus dépaysante et passionnante à lire.

14 commentaires sur “Les Chevaux Célestes, tome 1 : de Guy Gavriel Kay

  1. Je n’ai encore jamais lu cette auteur… j’ai la mosaïque sarantine dans ma PaL, mais je vais ajouter cette saga qui a l’air vraiment chouette, ta chronique donne très envie !

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    1. Ce folklore se rapproche essentiellement de celui japonais et reste totalement asiatique mais fort fascinant et captivant à découvrir !

      J’espère que ce premier volet te séduira si tu le tentes un jour 😉

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  2. Eh bien tu n’auras pas trainé. Je pensais qu’elle t’aurait un peu plus longtemps lol
    Mais je suis ravie de lire une si belle chronique dessus. Ce que tu en dis sur son rythme, sa plume, ses enjeux, me rappelle beaucoup mes sentiments sur Tigane. Il faudrait donc que je prenne mon courage à deux mains un jour et que je me lance !

    PS: il me semble qu’il y a un autre titre de Kay dans cet univers asiatique mais je ne me rappelle plus du titre ><

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    1. Je t’avoue que j’étais en repos hier et que je n’ai pas réussi à sortir de ma lecture tant malgré son rythme lent, celle-ci se veut saisissante et entraînante.
      Je pense continuer prochainement ma découverte de l’auteur avec ses autres œuvres dont le second tome de cette saga qui doit être le roman dont tu fais référence 😉

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      1. Et bien c’est super et très encourageant pour ceux comme moi qui envisagent de le lire et si en plus tu poursuis ça pourra nous faire une idée de l’ensemble. Parfait !

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