Fantasy

Renégat, tome 1 : Le Chevalier Rouge de Miles Cameron

Note : ★★★★★— « Miles Cameron a tout d’une grosse pointure. A commencer par la richesse et l’ampleur de son univers parfaitement maîtrisé grâce à des années d’études dans l’art de la guerre moyenâgeuse qui lui confère une touche de réalisme impressionnante malgré quelques soucis de rythme et de longueurs pas moments. Mais aussi et pour continuer, grâce à l’abondance et la diversité des nombreux portraits croqués et dévoilés. »

Résumé :
Pour diriger une bande de mercenaires sans foi ni loi, mieux vaut réunir les atouts de la naissance, d’une adresse certaine à l’épée et d’une chance diabolique.
Le chevalier rouge a les trois, la jeunesse en plus, et il sait déjà en tirer profit. De retour en Alba après une campagne militaire lointaine, ses mercenaires sont recrutés pour défendre un couvent fortifié ayant fait l’objet de raids sanguinaires. Mais comme le Chevalier et ses hommes vont le découvrir sans tarder, ce contrat implique des pièges insoupçonnés, les entraînant de batailles en traquenards à l’orée d’une véritable guerre… dans laquelle le Chevalier lui-même a bien plus à perdre que prévu. Car celui qui envoie les créatures du Monde Sauvage décimer les humains pourrait bien connaître son secret le plus sombre…

Chronique :
Mon envie de découvrir Malice de John Gwynne se faisant de plus en plus grandissante, j’ai ressenti le besoin de calmer mon impatience en sortant un roman qui me semblait de grande envergure et bien que ma découverte de la plume de Miles Cameron s’est dévoilée des plus éreintante, j’ai globalement apprécié mon incursion en son univers fantastique et médiéval des plus abouti et riche qui soit.

Cette extrême maturité ainsi que sa pointilleuse richesse m’ont demandé un certain investissement et si les premières pages m’ont très vite happé, ces dernières ne l’essaient nullement entrevoir toute l’ambition ainsi que l’appétence de l’auteur. Ce dernier dévoile un univers à la fois dense et particulièrement fouillé. Chaque détail compte et rien n’est laissé au hasard et alors que je m’attendais à pénétrer dans un univers rythmé par de nombreux combats et autres conquêtes, j’étais loin de m’imaginer rencontrer un monde moyenâgeux aussi bien ficelé et aux dimension politique et hiérarchiques aussi raffinées et finement analysées. Nul doute que les années d’études et de pratiques d’arts martiaux des temps anciens ont grandement servi à l’élaboration de cette magistrale œuvre. J’ai ainsi savouré chaque instant – et dieu sait qu’il y en a – dédié aux nombreux assujettissements de la part du Chevalier Rouge et de ses alliés ainsi que de celles de ses adversaires. Grâce à son style fin et précis, la violence et les durs combats ainsi que les nombreuses stratégies élaborés et dévoilés m’ont paru des plus réalistes possible et des plus savoureux à me mettre sous la dent. D’autant plus qu’une importante part de magie m’a été également présentée et bien que celle-ci me soit parue assez alambiquée par moments, j’ai apprécié son mécanisme ainsi que son utilisation. Tout comme j’ai apprécié la part d’obscurité qui berce la faune et la flore de ce récit. Bien que la fidèle bataille du genre littéraire demeure, entendez celle ancestrale entre le bien et le mal, tout n’est pas si contrasté qu’il n’y parait. Ainsi, cette fine nuance est due à l’orientation pieuse fortement ancrée et prononcée tout au long de cette œuvre de guerre. J’ai été sensible à cet aspect des plus envoûtant qui soit. Néanmoins et malgré ses nombreux atouts et comme je l’évoquais, du fait de sa densité et de son abondance de détails, Le Chevalier Rouge souffre parfois de quelques longueurs et il m’aura fallu faire face de persévérance et d’efforts pour arriver à bout de cette impressionnante mais séduisante brique.

Il faut dire que Miles Cameron dévoile, au delà de son merveilleux et captivant héros, un important panel et d’abondants points de vue. Pour autant et malgré le dynamisme de ce choix mais aussi la large vision de l’univers ainsi que des événements qui s’y déroulent, il serait mentir de ne pas nier avoir été parfois perdu et égaré devant tant et tant de portraits. Cette désorientation me paraît regrettable tant les personnages décrits se dévoilent fort intéressants et assez pertinents dans leurs constructions, leurs caractères ainsi que dans leurs agissements du fait de leurs différents rôles au sein de cette escouade. En effet, la hiérarchie de cette garnison se veut respectueuse des traditions d’antan et apporte une représentation globale et complète de ce qui existait jadis. Ainsi, capitaine, écuyer et autres subalternes sont dévoilés et permettent une richesse quant au mode de vie du moyen âge. Mieux encore, l’auteur apporte aussi d’autres visions bien moins militaires et spécifiques aux quotidiens des cités d’autrefois. Cette large peinture permet alors à ce dernier de développer davantage sa touche de réalisme des plus remarquable et plaisante à parcourir. D’autant plus que fort heureusement, j’ai adoré faire la rencontre du Chevalier Rouge, ce puissant et vaillant capitaine qui derrière son armure de soldat et ses aptitudes au combat cache bien des failles et des faiblesses. Cette nuance dans son élaboration lui apporte une dimension humaine des plus attachante pour qui saura lire derrière sa noirceur et ses nombreux sarcasmes raillantes et drôles à souhait. En ce sens, je serais plus que fier de repartir à l’assaut en compagnie de ce soldat, accompagnée de ses nombreux et fidèles camarades de jeux politiques même s’il est de conseil de ne pas tant s’attacher à l’un d’eux tant les dangers menacent sur le champ de bataille, tandis que la violence assombrit leurs destinées.

Ainsi et comme je le pensais, Miles Cameron a tout d’une grosse pointure. A commencer par la richesse et l’ampleur de son univers parfaitement maîtrisé grâce à des années d’études dans l’art de la guerre moyenâgeuse qui lui confère une touche de réalisme impressionnante malgré quelques soucis de rythme et de longueurs pas moments. Mais aussi et pour continuer, grâce à l’abondance et la diversité des nombreux portraits croqués et dévoilés. Ces derniers et en particulier le Chevalier Rouge brillent de bravoure et de courage et se veulent attachant et saisissant.

7 commentaires sur “Renégat, tome 1 : Le Chevalier Rouge de Miles Cameron

    1. Personnellement, cela ne me dérange pas et je trouve que, bien souvent, cette orientation apporte une dimension bien plus sensible à l’œuvre mais cette fois-ci et comme tu le dis, elle permet au réalisme de ce roman 😉

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  1. Celui-ci est dans ma PAL (j’ai profité de la promo annuelle 10 romans-10€), ton avis me donne encore plus envie de le découvrir 🙂

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