Pandore de Susan Stokes-Chapman

Note : ★★★★☆ — « Quand bien même je ne suis parvenu à apprécier pleinement et sciemment cette œuvre, je ne l’ai pour autant nullement détestée. En effet, j’ai été sensible à la plume et au style atmosphériques de Susan Stokes-Chapman, offrant une œuvre à l’ambiance envoûtante et mystique à parcourir même si je m’attendais à un style bien plus lyrique et moins cartésien. Ainsi, je surveillerais de près les romans à venir de cette dernière. »

Magnifiquement atmosphérique et délicieusement tournante, Pandore est une histoire de secrets et de déceptions, d’amour et d’accomplissement, de destin et d’espoir.

Résumé :
Londres, 1799. Dora Blake est une artiste joaillière en herbe qui vit avec son oncle dans ce qui était autrefois la célèbre boutique d’antiquités de ses parents.
Lorsqu’un mystérieux vase grec est livré, Dora est intriguée par le comportement suspect de son oncle et demande l’aide d’Edward Lawrence, un jeune antiquaire. Edward voit l’ancien vase comme la clé pour ouvrir son avenir universitaire. Dora y voit une chance de redonner à la boutique son lustre d’antan et d’échapper à son infâme oncle.
Mais ce qu’Edward découvre à propos du vase amène Dora à remettre en question tout ce qu’elle croyait sur sa vie, sa famille et le monde tel qu’elle le connaît. Alors que Dora découvre la vérité, elle commence à réaliser que certains mystères sont enterrés et que certaines portes sont verrouillées, pour une raison.

Chronique :
Avec ses promesses de mythes, Pandore semblait idéalement coller avec mes envies de lectures actuelles et parfaitement de saison. Malheureusement et malgré ses attraits, je ressors quelque peu désappointé de cette dernière dont l’apport mythologique m’a semblé bien trop timide et sommaire pour me captiver totalement.

Effectivement, je m’attendais à une revisite pertinente et passionnante du célèbre mythe de pandore bien trop peu représenté dans la littérature alors que j’ai avant tout fait face à une sorte d’enquête, se plaçant au cœur d’une Angletterre géorgienne et d’un Londres lugubre et repoussant. Non pas que je n’ai pas apprécié cette incursion au sein de cet univers insalubre et poussiéreux néanmoins, j’en ai cette triste impression de ne pas avoir retrouver les promesses tant attendues en me lançant dans cette aventure. En ce sens, j’admets volontiers avoir eu quelques difficultés à me plonger sciemment au centre de ce complot, alliant trafic, contrefaçons et antiquités mais aussi, à m’être intéressé au devenir des protagonistes présentés. C’est donc sans réel investissement que j’ai parcouru les centaines de pages du roman de Susan Stokes-Chapman qui, pourtant, dévoile une plume aguicheuse et pleinement atmosphérique. Ainsi et si je laisse de côté mes attentes, sa première œuvre se dessine loin d’être mauvaise et peut se montrer convaincante pour qui apprécie les romans d’ambiance. Il serait d’ailleurs mentir de ne pas admettre que l’auteure détient une plume visuelle ainsi qu’un style facilement immersif. Finalement, c’est l’élément que j’ai le plus adoré de cette lecture tant les nombreux et sombres lieux visités m’ont captivé par leur noirceur ainsi que leurs insalubrité. Le résultat obtenu se démontre alors pertinent et percutant et j’ai plus d’une fois eu l’impression d’être étouffé par tant de moiteur et étouffé par tant de poussières et autres saletés, mettant en valeur et en relief le monde de l’antiquité et ses secrets.

Du côté de l’intrigue, celle-ci se dévoile facile d’accès et habilement ficelée malgré l’important manque de la part mythologique que je pensais retrouver. En effet, le mythe de Pandore est bel et bien présent mais est traité et construit d’une manière bien trop succincte, terre-à-terre et cartésienne. Où sont donc passées les légendes et autres fables émanant de cet étrange artefact ? Finalement, l’auteure met davantage en lumière le domaine de la joaillerie et bien qu’un tel choix soit parvenu à me faire réaliser de nombreuses découvertes, j’aurais apprécié un bien plus subtil et fin mélange entre fiction et réalité. Ainsi, c’est de manières bien trop anecdotiques que Susan Stokes-Chapman laisse entrevoir les légendes et le folklore desquels cette dernière s’est inspirée pour nous livrer cette chasse au trésor et quête d’identité qui aurait gagné à se dessiner bien plus mystérieuse et mystique.

C’est pourquoi et quand bien même je ne suis parvenu à apprécier pleinement et sciemment cette œuvre, je ne l’ai pour autant nullement détestée. En effet, j’ai été sensible à la plume et au style atmosphériques de Susan Stokes-Chapman, offrant une œuvre à l’ambiance envoûtante et mystique à parcourir même si je m’attendais à un style bien plus lyrique et moins cartésien. Ainsi, je surveillerais de près les romans à venir de cette dernière.