La Guilde des Ombres, tome 1 : Le Don de Mort, partie 1 d’Anna Triss

Note : ★★★★★ — « Aussi envoûtante que violente mais également aussi succulente que perfide, cette lecture s’est révélée des plus enivrante et grisante. Qu’il s’agisse de l’univers ou des personnages, Anna Triss ne résigne devant aucun détails et dévoile une œuvre dérangeante et percutante que passionnante et haletante à la fois. Amateurs de dark fantasy, n’hésitez pas à découvrir cette œuvre établie et aboutie pour public averti et francophone de surcroît ! »

« Nous sommes tous destinés au baiser de la Mort. Seuls les dieux sont immortels. »

Résumé :
La Guilde des Ombres règne sur les rues misérables de Clepsydre, alias la Cité des Vices. Ces assassins elfides sont les bras armés de la déesse de la Mort depuis cinq siècles. Pour accomplir leur œuvre ténébreuse, ils se servent de leurs lames affûtées ainsi que de leurs Dons surnaturels. En ce jour, la Guilde des Ombres accueille une nouvelle recrue dans ses souterrains. Pour la première fois de l’histoire de Terreflamme, une enfant humaine est pressentie pour devenir une Ombre. Si elle échoue à embrasser cette voie, la Mort viendra réclamer son dû.

Chronique :
Aussi bien encensé que décrié et suite à ma précédente découverte d’une plume francophone, j ai décidé de rester dans ce registre en parcourant, cette fois-ci, le travail d’Anna Triss. Avec ses promesses d’univers drastiquement développé mais aussi ses mises en garde d’une relation dérangeante, je ne savais réellement à quoi m’attendre et je ressors plus qu’enchanté de mon incursion.

Une immersion des plus poussive et rendue plausible grâce à la minutie de la romancière dévoilant les prémices d’un monde construit dans les moindres détails et parfaitement établi. Sa densité en est la première preuve ainsi que la longueur de ses nombreux chapitres. Pour autant et malgré sa longueur, cette première partie se dévore de bout en bout et réserve de détonantes et étonnantes surprises. Amateur de dark fantasy et amoureux de Nevernight de Jay Kristoff, j’ai tout bonnement découvert son homologue française tant j’ai été saisi par l’envoûtante sombreur et violence de ce roman et ce, dès le prologue des plus captivant et pertinent à se mettre sous la dent. Mieux encore, Anna Triss dévoile un premier volet aux intrigues complexes et captivantes et dépeint une aventure aussi mythologique que romantique, en son genre, mais également stratégique et initiatique. Ainsi, c’est un savoureux et délicieux pêle-mêle des genres que j’ai découvert et déguster tout du long et je suis certain que l’auteure en a encore sous la plume tant cette dernière semble bien des fois sur la réserve. À l’opposé de son style franc et direct qui peut dérouter au premier abord mais qui m’a, personnellement, plus que fasciné.
C’est pourquoi j’ai autant adoré baigner dans la violence de ce titre que m’imprégner de son envoûtante ambiance mais également d’intégrer les nombreux codes sociaux établis ainsi que d’assimiler le séduisant et édifiant bestiaire établi. Entre elfes, succubes et tant d’autres, j’ai été des plus impressionné par le système de caste dépeint ainsi que par l’aspect ésotérique dévoilé. Le tout baigné d’une certaine tension sexuelle ou tout du moins sensuelle qui, pour ma part, ajoutais une dose de piment à cette dynamite à l’état brute.

Il faut dire que le caractère fougueux de notre héroïne aux cheveux de feu m’a plus que régalé. Toute feu, toute flemme rencontrée et suivre Panama dans sa nouvelle voie s’est dévoilé des plus exaltant, palpitant et haletant à la fois. J’ai autant rigolé que tremblé devant une telle destinée qui n’aurait pu autant être édifiée sans la présence de son mentor mettant en relief une sombre et vicieuse romance parfaitement nuancée et écrite. Au fil des chapitres, j’ai pu ressentir l’alchimie et la tension reliant nos deux protagonistes et s’intégrant parfaitement à la montée en puissance des dernières pages, laissant le lecteur pantelant et ivre d’actions et de combats. Grace à la plume visuelle d’Anna Triss, il est plus qu’aisé d’imaginer la perversité et la violence de certains actes et j’ai adoré être chamboulé par bien des aspects de ce roman. D’autant plus que chaque personnage campe avec réussite son rôle et j’ai pris plaisir à adorer certains et à détester d’autres et cela en partie grâce à la justesse de la psychologie des portraits esquissés et que j’ai plus que hâte de retrouver.

En somme, aussi envoûtante que violente mais également aussi succulente que perfide, cette lecture s’est révélée des plus enivrante et grisante. Qu’il s’agisse de l’univers ou des personnages, Anna Triss ne résigne devant aucun détails et dévoile une œuvre dérangeante et percutante que passionnante et haletante à la fois. Amateurs de dark fantasy, n’hésitez pas à découvrir cette œuvre établie et aboutie pour public averti et francophone de surcroît !