Fantasy

Les Maitres de Rome, tome 1 de Colleen McCullough

Note : ★★★★☆ — « Colleen McCullough signe un premier volet des plus riche et engageant qui soit. À l’aide d’une dense et abordable plume, cette dernière propose un voyage dans le temps authentique en s’appuyant sur un travail de recherches des plus éloquent et louable. Il m’a juste manqué un brin de poésie pour être parfaitement conquis et ému par cette découverte. »

Résumé :
Rome, Ier siècle avant J.-C. La République est déjà minée par la corruption et les luttes de factions. Le pouvoir est désormais entre les mains des grandes familles aristocratiques. Caius Marius n’est pas noble, mais il est ambitieux. Chef de guerre et politicien, il parvient au sommet grâce à l’amour de Julia, fille d’un grand sénateur. Dans son sillage, le non moins ambitieux Sylla, noble désargenté, se lance lui aussi dans la course aux honneurs. Entre passions, amour, pouvoir et argent, ces deux hommes d’exception sont prêts à tout.

Chronique :
En pleine conquête de la Rome antique, j’ai été joie de tomber devant à ce nouveau et joli bébé de presque mille pages. D’autant plus que je venais tout juste de rencontrer Colleen McCullough à travers l’avis réservé de Tachan. Qu’à cela ne tienne, il ne m’en fallu pas plus pour tenter l’aventure à mon tour.

Une aventure d’une densité renversante et d’une richesse tout simplement enivrante. En premier lieu, je me dois de féliciter le minutieux et de longue haleine travail de recherches effectué par la romancière et ce, de manière autonome. J’apprécie les incursions historiques justement menée et dosée et je dois dire que j’ai été plus que servi à travers cette remontée dans le temps des plus authentique qui soit. Sans se révéler académicien, il est vrai que le style de l’auteure peut dérouter devant tant de sobriété et, il est vrai, que j’ai souvent manqué de lyrisme et de poésie. Colleen McCullough prend le parti pris de s’appuyer sur l’authenticité et celui lui réussi idéalement bien. Il est certain que Les Maîtres de Rome demande un certain investissement et que ce premier volet ne digère pas facilement mais la récompense est là tant l’Histoire visitée emmène le lecteur au large. Avec une immersion, certes assez inégalée, j’ai apprécié visiter chaque recoins des quelques régions dessinées avec simplicité sous mes yeux ainsi que (re)découvrir les us et coutumes de l’époque. Qu’il n’est pas aisé de s’y retrouver dans ses puissantes familles mais heureusement, j’ai pu compter sur la richesse des annexes également singée de Colleen McCullough. Entre glossaire et autres cartes, j’ai été ravi de retrouver de nombreux points de repères rendant cet exercice de lecture des plus engageant et abordable qui soit aux quelques chapitres conséquents à aborder.

L’auteure parvient donc une idéale revisite historique dans un monde violent où les hommes s’enivrent de mets et pouvoirs. En véritable récit géopolitique, les portraits esquissés brillent pour leurs réalismes et leurs authenticités indéniables. Sans parler d’attache où se sentiments c’est bel et bien la rigueur attribuée à la romancière dans son réalisme qui caractérise chacun des nombreux protagonistes rencontrées. Néanmoins et grâce à leurs rôles bien moins ambitieux et guerriers que leurs paires masculins, ce sont les femmes de ce récit qui m’ont le plus captivé. En particulier celui de Julia et sa cadette, les maîtresses de ce royaume asservi par des hommes avides de popularité. Un choix de mise en lumière caractéristique de l’époque et même si j’aurais préféré que celles féminines soient davantage considérées, ces dernières restent de mises malgré l’omniprésence de Marius et Sylla dont les destinées n’ont d’égales que leur forte détermination à arriver au sommet. J’ai donc suivi leurs périples ainsi que leurs ascensions avec intention et je me suis diverti de cette adversité débordante de ruse et de malice, rythmée d’une tension omniprésente et grandissante malgré un manque d’émotivité de mon côté.

Ainsi, Colleen McCullough signe un premier volet des plus riche et engageant qui soit. À l’aide d’une dense et abordable plume, cette dernière propose un voyage dans le temps authentique en s’appuyant sur un travail de recherches des plus éloquent et louable. Il m’a juste manqué un brin de poésie pour être parfaitement conquis et ému par cette découverte.

14 commentaires sur “Les Maitres de Rome, tome 1 de Colleen McCullough

  1. Je me demandais si Colleen McCullough était encore en vie (non, elle est morte en 2015). Durant mon adolescence, j’ai lu Les oiseaux se cachent pour mourir (après avoir vu la série télévisée) puis j’ai lu Tim (tout en poche) mais je n’ai jamais lu d’autres titres (tant de livres à lire)…

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    1. Je t’avoue que pour le coup, j’ai très envie de découvrir son roman culte au vu de mes premières impressions avec cette revisite historique !
      Il est clair que c’était une auteure prolifique.

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  2. Dommage pour le manque de poésie de la plume, mais cette engageante et immersive lecture semble t’avoir beaucoup plu ! Le nombre de pages me fait un peu trop peur pour le moment mais je note néanmoins le roman pour son cadre historique et la minutie avec laquelle l’autrice semble l’avoir retranscrit.

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    1. Il m’a juste manqué cet élément pour ressortir touché et ému de cette incursion qui s’est révélée des plus authentique et réaliste. La richesse apportée par l’auteure est des plus incroyable !

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  3. Dommage que la plume ne t’ait pas autant convaincu que l’histoire, mais ça reste visiblement une bonne lecture, c’est l’essentiel 😉

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  4. Tu trouveras peut-être ce qu’il te manque dans la suite 😉 Mais effectivement, ça paraît être une épopée assez extraordinaire de richesse !

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  5. Chat échaudé craint l’eau froide. Sinon tu m’aurais largement convaincue par l’enthousiasme de ta chronique et la façon dont tu t’atardes sur le cadre historique.
    Ravie que ça t’ait tant plu. Tu n’as pas acheté les 3 tomes pour rien 🤣

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    1. Et je peux comprendre ta réserve tant sans être des plus datée, il est vrai que la plume de l’auteure ne résonne pas toujours de manière moderne et clairement, la richesse du cadre historique à clairement sauver ma lecture 🙂

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