Chroniques de Steven

Le Professeur de Charlotte Brontë

Note : ★★★★★ — « Charlotte Brontë n’a pas à rougir de son premier manuscrit. J’ai retrouvé le talent et la finesse de la plume de cette dernière et j’avoue ne pas comprendre son impopularité. Ce dernier se dévoile poignant et sensible à souhait, bordé d’une mélancolie pure, identifiable aux épreuves qu’a traversé cette dernière. »


Il est plus facile d’écrire sur le courage que d’en avoir au moment où il devient nécessaire.

Résumé :
« Il ne m’était pas difficile de découvrir la meilleure manière de cultiver l’esprit de Frances, de satisfaire son âme altérée, de favoriser l’expansion de cette force intérieure que le froid et la sécheresse avaient paralysée jusqu’à présent ; une bienveillance continuelle cachée sous un langage austère et ne se révélant qu’à de rares intervalles par un regard empreint d’intérêt ou par un mot plein de douceur, un profond respect dissimulé sous un air impérieux, une certaine sévérité jointe à des soins assidus et dévoués, furent les moyens dont je me servis avec elle, et ceux qui convenaient le mieux à sa nature aussi fière que sensible. »

Chronique :
Alors que j’ai découvert et adoré il y a peu Jane Eyre, j’avais hâte de découvrir un nouvel ouvrage de Charlotte Brontë. Le Professeur m’intriguait énormément du fait qu’il ne fasse absolument pas l’unanimité au sein des admirateurs de cette dernière. Et alors que je m’attendais à découvrir un roman moins abouti et travaillé, j’ai été agréablement surpris par celui-ci.

En effet, Le Professeur est le premier écrit de Charlotte Brontë mais aussi le dernier publié. Je ne comprends tout simplement pas ce rejet de la part des éditeurs. Personnellement et même s’il est totalement différent de son plus grand succès, ce manuscrit n’en est pas moins séduisant et plaisant à lire. J’ai retrouvé la douceur et la sensibilité de la plume de l’auteure. J’apprécie énormément la mélancolie identifiable à son style. D’autant plus que ce récit est, une nouvelle fois, en partie autobiographique et je n’ai eu aucune difficulté à ressentir les émotions qu’a pu traverser Charlotte Brontë au cours de son séjour à Bruxelles. Cette touche personnelle apporte une dimension encore plus poignante et touchante à son œuvre et, bien qu’assez sombre, celle-ci laisse paraître une certaine touche de romantisme totalement salvatrice. J’ai aussi ressenti une certaine facilité de lecture et je trouve ce roman plus abordable. C’est pourquoi je pense que c’est une bonne mise en bouche pour quiconque souhaite se lancer dans l’aventure des sœurs Brontë.

Du côté des personnages, j’ai trouvé celui de Frances attachant et touchant au possible. Cette jeune élève n’a cessé de m’épater et la relation qu’elle entretient avec son professeur, William est construite avec justesse et sensibilité. D’autant plus que ce dernier se dévoile assez hostile bien trop sûr de lui. Malgré tout et même s’il est souvent détesté, son côté orgueilleux et son assurance m’ont assez plu. Je me suis même attaché à lui. C’est un personnage entier et parfaitement travaillé que nous livre Charlotte Brontë. Je ne m’attendais pas à lire le point de vue d’un personnage masculin et ce courageux choix m’a totalement séduit par son audace. , Ainsi, j’ai apprécié suivre l’évolution des protagonistes ainsi que celle de leur relation.

De plus, j’ai trouvé rafraîchissant que l’intrigue se déroule en Belgique. Quand bien même j’apprécie à chaque lecture découvrir divers paysages et autres landes sauvages anglais, j’ai adoré fouler le territoire bruxellois. Je me suis senti un peu comme chez moi ce qui m’a permis de pousser encore plus ce sentiment d’attachement. Surtout que Charlotte Brontë nous présente la capitale avec sincérité, humour et dérision, contrastant totalement avec la mélancolie de sa romance.

Finalement, Charlotte Brontë n’a pas à rougir de son premier manuscrit. J’ai retrouvé le talent et la finesse de la plume de cette dernière et j’avoue ne pas comprendre son impopularité. Ce dernier se dévoile poignant et sensible à souhait, bordé d’une mélancolie pure, identifiable aux épreuves qu’a traversé cette dernière.

7 commentaires sur “Le Professeur de Charlotte Brontë

    1. J’ai vraiment apprécié l’histoire du protagoniste principale car celle-ci est fortement autobiographie et représente une part importante de la vie de l’auteure.

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    1. Je n’ai encore pas lu Villette, mais Jane Eyre et Le Professeur m’ont tous les deux convaincus même si ma préférence va à Jane Eyre. Ce roman est d’une impressionnante puissance émotionnelle.

      Aimé par 1 personne

      1. Je n’entends effectivement que du bien de Jane Eyre, il est temps que je m’y mette. Ça fait un moment que je ne me suis pas laissée tenter par un roman de cette époque anglaise.

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