Classique

Le Maire de Casterbridge de Thomas Hardy

Note : ★★★★★ — « Avec ce roman Thomas Hardy confirme toute l’adoration que j’ai pour son style et sa prose. L’auteur m’a de nouveau séduit par la noirceur, la dépravation ainsi que la violence de son œuvre dans laquelle ce dernier parvient à composer de magnifiques histoires d’amour aux destins tragiques mais porteuses d’espoir. »

« Ce livre forme une étude du caractère et de la vie d’un homme particulier. »

Résumé :

Publié en 1886, Le Maire de Casterbridge s’ouvre sur une des scènes les plus dures de l’œuvre de Thomas Hardy : au cours d’une beuverie, un jeune ouvrier agricole décide de vendre femme et enfant aux enchères à ses compagnons de hasard.
Vingt ans plus tard, le même homme est devenu l’un des notables de Casterbridge – nom romanesque de Dorchester, où s’enracine la vie de Thomas Hardy.
La rencontre d’un jeune homme va précipiter le destin de celui que l’auteur, sans jamais le juger, décrit comme impulsif, colérique, dominateur, mais aussi capable de droiture et de fidélité, victime d’impulsions irraisonnées qui amèneront sa complète déchéance.

Chronique :
Avec Le Maire de Casterbridge j’ai décidé de continuer ma découverte des œuvres de Thomas Hardy qui est sans conteste mon auteur de littérature classique favori. Chacun de ses romans est une véritable ode à l’amour et à la vie malgré toute la noirceur de sa plume et l’amertume de sa prose.

Comme à son habitude ce dernier livre une histoire sombre et mélancolique mais pour autant débordante d’amour et de bons sentiments. J’apprécie toujours autant comment ce dernier parvient avec facilité à mettre les émotions en avant dans chacune de ses œuvres et bien que cette fois-ci la violence rythme celle-ci, j’ai vraiment été touché par la sincérité de sa prose. L’auteur ne fait pas semblant et n’use d’aucune subtilité et offre avec ce roman une histoire difficile et poignante à parcourir mais ne manquant nullement d’intérêt. C’est pourquoi et malgré toute la perversion ainsi que la dépravation de ce texte, j’ai pris un certain plaisir à découvrir la déchéance de notre personnage principal qui sera bien souvent mis à nu et torturé par Thomas Hardy. C’est une véritable tragédie que nous dévoile celui-ci à travers sa prose vive et acerbe, parfois ardente. En effet et bien que majoritairement psychologique, la violence rythme cette dernière et ne cesse de s’accroître au cours des chapitres. Paradoxalement, l’auteur parvient derrière toute cette noirceur à composer de merveilleuses histoires d’amour aussi touchante que poignante malgré une finalité cruelle et déchirante.

Il en est de même avec ses personnages. Ainsi et malgré tous les défauts et autres déviances morales dont fait preuve Michael envers son entourage, je n’ai pu le détester ou le haïr. Au contraire et sans parler d’attache, j’ai fait force d’empathie pour tenter de comprendre ses intentions. Bien qu’au départ celles-ci sont bien loin d’être louables, ce dernier tente par tous les moyens de réparer ses erreurs passées mais chaque chance de se rattraper le pousse de plus en plus à sa déchéance. Cette incroyable opposition m’a vraiment convaincu et m’a encore plus donné envie de comprendre ce personnage aussi complexe que singulier. Cependant et malgré sa merveilleuse construction, la véritable héroïne de cette œuvre n’est autre que Elizabeth-Jane, sa fille. Cette dernière se dévoile être l’extrême opposé de son géniteur et se dévoile fortement attachante de par sa nature bienveillante et son extrême absolution. Cette dernière a su me séduire grâce à sa bonté ainsi que son indulgence inouïe qui n’a cessé de m’éblouir. C’est pourquoi et à l’inverse de son père, cette dernière ne cessera d’évoluer jusqu’à son avènement. En outre, Thomas Hardy dévoile une importante fresque sociale où chacun se découvre finalement étroitement lié à ce cher maire. Ainsi, j’ai pris plaisir à découvrir les interactions et les relations que tous entretiennent avec ce dernier.

En somme et avec ce roman Thomas Hardy confirme toute l’adoration que j’ai pour son style et sa prose. L’auteur m’a de nouveau séduit par la noirceur, la dépravation ainsi que la violence de son œuvre dans laquelle ce dernier parvient à composer de magnifiques histoires d’amour aux destins tragiques mais porteuses d’espoir.

10 commentaires sur “Le Maire de Casterbridge de Thomas Hardy

  1. Je pense n’avoir jamais lu ou entendu quelqu’un défendre aussi bien que toi le travail de cet auteur dont le style semble particulièrement te toucher ! En tout cas, il semble se dégager une belle et puissante dualité de cette histoire.

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    1. Je te l’ai jamais dit mais c’est incroyable comment tu arrives à lire à travers mes mots que j’ai du mal à exprimer mais il est clairement de dualité dans cette histoire ! Il faut dire que Thomas Hardy détient une plume puissante et poignante et sait en jouer.

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    1. Justement, Thomas Hardy a la particularité de me charmer grâce à ses noires et sombres histoires portées par une plume magnifique et mélancolique à lire.
      Merci à toi pour ton passage et ton compliment et très belle journée également 😉

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  2. Ah lalala Thomas Hardy j’adore tout simplement ! Je lis A la lumière des étoiles. Je te dirai le verdict. 😊😉 Je note celui-ci aussi dans ma wish list. Beau billet en tout cas. Encore une fois des personnages subtiles pétris de contractions. 👍

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    1. A la Lumière des Etoiles est tellement beau et bienveillant à lire. C’est un ovni dans la biographie de l’auteur mais qui est une vraie merveille. J’ai vraiment adoré l’histoire et les personnages toujours aussi finement construits. J’ai hâte de découvrir ton avis !

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