La Malédiction de Highmoor d’Erin A. Craig

Note : ★★★★☆ — « La Malédiction de Highmoor est une très très bonne découverte. Moi qui ne connaissait pas le conte d’origine, je me suis laissé envoûter par l’univers fascinant et enchanteur magnifiquement dessiné par Erin A. Craig. Entre malédiction, rêves et réalité, je n’ai cessé d’être bercé par cette délicieuse et onirique lecture qui me laisse plus que songeur et rêveur une fois achevée. »

Douze soeurs s’en allaient au bal…

Résumé :
Au manoir de Highmoor, isolé au milieu d’un vaste océan, le Duc Thaumas, a déjà perdu quatre de ses filles dans de dramatiques circonstances : noyade, chute, maladie… L’une d’elles, Annaleigh, refuse de croire à la folle rumeur selon laquelle elles seraient toutes maudites. En se rendant sur le lieu du tragique accident de sa soeur Eulalie, Annaleigh découvre un passage caché dans la falaise. Une porte mystérieuse ouvre sur un royaume qui fait oublier tous leurs soucis aux jeunes duchesses.
Noyées dans la joie et les fêtes, elles dansent chaque soir jusqu’à l’aube, épuisées, enivrées, envoutées… Seule Annaleigh réussit à s’arracher à ces bals hypnotiques, déterminée à comprendre la puissante malédiction de Highmoor, au risque comme ses soeurs d’y perdre la vie…

Chronique :
Les réécritures de contes semblent avoir le vent en poupe ce mois-ci avec la parution de ce roman consacré à l’un des contes des célèbres frères Grimm, Le Bal des Douze Princesses et alors que je ne connaissais nullement ce dernier, j’ai vraiment pris plaisir à découvrir un récit chimérique et onirique intriguant et haletant à la fois et qu’il me donne vraiment envie de me plonger dans les oeuvres de ces derniers.

En somme, Erin A. Craig dévoile un univers enchanteur et mystique dans lequel j’ai aimé me perdre l’instant de quelques heures. Ainsi et dès les premières pages j’ai senti l’importante et envoutante dimension illusoire et fantaisiste de cette œuvre. L’auteure s’amuse à rythmer son récit entre légende et malédiction dans un monde véritable et réel. Cette alternance d’univers est si parfaitement et merveilleusement bien réalisée que la barrière entre réalité et chimère s’est bien souvent dévoilée d’une finesse incroyable et épatante. Au delà de l’intrigue assez commune et très vide devinable, c’est tout simplement l’ambiance poétique et contemplative de La Malédictions de Highmoor qui m’a très vite séduit et qui a très vite pris le dessus quant à tout le reste. Cependant ne pensez pas que je n’ai pas apprécié l’histoire contée et revisitée par l’auteure. Au contraire et même si ce n’est pas l’élément primordial que je retiendrais de ce récit, j’ai apprécié fouler les dalles de ce royaume aux faux semblants et aux illusions réelles et déconcertantes. Tout comme j’ai apprécié suivre l’enquête menée par l’une des sœurs survivantes de cette dite malédiction. D’autant plus que cette enquête permet à Erin A. Craig d’apporter une légère touche de suspens collant parfaitement avec l’ambiance mystique de son aventure déjà fort frissonnante. De plus, cet entrain n’aurait d’ailleurs pu avoir lieu sans le style efficace et addictif au possible de cette dernière. Avec fluidité et rythme, les pages et les chapitres ont défilé à grande vitesse et pour mon plus grand plaisir.

Évidemment, je n’aurais pu apprécier voir défiler chacune de ces pages sans la présence des sœurs Thaumas et en particulier celle de notre héroïne, Annaleigh. J’ai fortement apprécié la justesse et la sensibilité de ce personnage qui sera souvent mis à rudes épreuves. Face à tant de découvertes, cette dernière devra composer entre ses sentiments et sa raison afin de déceler qui tire réellement les ficelles de la malédiction qui semble planer sur sa tête ainsi que sur celles de ses soeurs. C’est pourquoi, j’ai été très vite charmé par sa force de conviction et son altruisme pure et sincère. Tout au long de cette aventure, cette dernière ne cessera d’être le lien infaillible entre chacune des sœurs ainsi qu’entre les autres protagonistes présentés par l’auteur. Etonnement, les personnages secondaires m’ont semblé assez nombreux pour un si court roman et c’est pourquoi, j’ai trouvé que certains peinaient à se démarquer totalement et à accrocher le lecteur. Exception faite pour les antagonistes de l’histoire qui m’ont fortement surpris malgré quelques prévisibilités. De plus et roman jeunesse oblige, un très large pan de l’intrigue est dédié à la romance de entre notre héroïne et l’étrange et intriguant Cassius et même je n’étais pas convaincu de sa place et encore moins de son utilité, je me suis laissé charmé par ce comparse et malgré une évolution assez usuelle, j’avoue l’avoir trouvée assez douce et belle à lire.

Finalement, La Malédiction de Highmoor est une très très bonne découverte. Moi qui ne connaissait pas le conte d’origine, je me suis laissé envoûter par l’univers fascinant et enchanteur magnifiquement dessiné par Erin A. Craig. Entre malédiction, rêves et réalité, je n’ai cessé d’être bercé par cette délicieuse et onirique lecture qui me laisse plus que songeur et rêveur une fois achevée.