Historique

Le Pavillon des Combattantes d’Emma Donoghue

Note : ★★★★☆ — « Avec son court roman l’auteure offre une expérience de lecture incroyable et totalement immersive et dans lequel j’ai adoré me plonger corps et âme. Malheureusement, le rendu me laisse un goût de trop peu et j’aurais apprécié que cette lecture dure encore et encore afin d’effacer ce sentiment de précipitation. »

lalocataire

Résumé :
En pleine pandémie de grippe espagnole, l’ancien monde est en train de s’effondrer. À la maternité, des femmes luttent pour qu’un autre voie le jour. 1918. Trois jours à Dublin, ravagé par la guerre et une terrible épidémie. Trois jours aux côtés de Julia Power, infirmière dans un service réservé aux femmes enceintes touchées par la maladie. Partout, la confusion règne, et le gouvernement semble impuissant à protéger sa population.
À l’aube de ses 30 ans, alors qu’à l’hôpital on manque de tout, Julia se retrouve seule pour gérer ses patientes en quarantaine. Elle ne dispose que de l’aide d’une jeune orpheline bénévole, Bridie Sweeney, et des rares mais précieux conseils du Dr Kathleen Lynn – membre du Sinn Féin recherchée par la police. Dans une salle exiguë où les âmes comme les corps sont mis à nu, toutes les trois s’acharnent dans leur défi à la mort, tandis que leurs patientes tentent de conserver les forces nécessaires pour donner la vie.

Chronique :
Grâce aux nombreux avis élogieux que j’ai pu lire sur Le Pavillon des Combattantes, j’avais très envie de le découvrir à mon tour et je dois dire que j’ai adoré ma lecture malgré une trop grande brièveté me concernant.

En effet, j’aurais tellement voulu et adoré suivre le quotidien des soignants, des malades ainsi que des rescapés de la grande guerre sur une période bien plus longue que proposée par Emma Donoghue. D’autant plus que cette dernière ne laisse entrevoir aucun prologue et plonge le lecteur directement dans le vif du sujet et dans le nerf de la guerre, celle de l’épidémie de grippe espagnole dont ont souffert beaucoup de personnes. C’est pourquoi, dès les première lignes j’ai su que j’allais être chaviré par cette œuvre. Il est indéniable que tout les éléments qui ont trait à l’historique sont parfaitement maîtrisés par l’auteure et j’ai littéralement réalisé un voyage dans le temps l’instant de quelques heures. J’ai adoré découvrir les conditions de vie des soignés et encore plus celui des conditions de travail des soignants d’antan tous plus déplorables les unes que les autres. Partageant la même vocation que notre infirmière et héroïne Julia, j’ai tout simplement vécu une expérience de lecture riche et purement immersive et saisissante. Malgré les années qui nous séparent, je me suis retrouvé en elle pour sa prise en soin bienveillante et son courage face à ce manque de moyen humain et matériel la laissant bien souvent démunie devant une telle situation. Bien que je n’étais pas autant à plaindre que cette dernière, j’ai ressenti certaines mêmes émotions et sentiments que cette soignante courageuse et combative lorsque j’ai dû faire face à la première vague du virus actuel. En ce sens, je me suis très vite identifié et attaché à cette jeune trentainire ainsi qu’à ses consœurs. L’auteure délivre un admiratif portrait de femmes courageuses et fortes comme soutenant chacun le plus beau des combats, celui de la vie et de la liberté. D’autant plus qu’Emma Donoghue s’inspire du parcours hors pair de Kathleen Lynn pour nous livrer une fiction cohérente et des plus percutante à découvrir et à vivre.

Bien qu’un certain sentiment de familiarité m’a animé au cours de ma lecture, cette dernière fut assez inédite pour ma part quant à l’évocation des parties consacrées à la première guerre mondiale et ses conséquences sur ses rescapés ainsi que sur la vie économique et politique. Ne lisant que très peu d’ouvrages sur ce sujet, j’ai adoré les passages qui en faisait mention ici et là. Cependant et d’ailleurs, j’aurais apprécié que ces passages soient d’avantages développés afin d’offrir un véritable parallèle entre l’unité de soin et le retour à la vie normale de la population suite à cette guerre meurtrière. Malheureusement, ce sentiment de précipitation ressentie s’impute également à l’ensemble du récit et d’autant plus à sa finalité que j’ai trouvé assez peu cohérente et en lien avec le reste du roman. Je regrette vraiment cette vivacité contrastant fortement avec les thèmes abordés dans Les Pavillons des Combattantes et nuançant fortement mon avis concernant ce très beau roman. Néanmoins et pour toutes les émotions vécues et ressenties, je je peux que remercier l’auteure pour ce bel hommage aux soignants et cette ode à la vie. Par ailleurs, j’admets être plus que curieux à présent et avoir très envie de découvrir d’autres œuvres de sa bibliographie.

Ainsi et avec son court roman l’auteure offre une expérience de lecture incroyable et totalement immersive et dans lequel j’ai adoré me plonger corps et âme. Malheureusement, le rendu me laisse un goût de trop peu et j’aurais apprécié que cette lecture dure encore et encore afin d’effacer ce sentiment de précipitation.

4 commentaires sur “Le Pavillon des Combattantes d’Emma Donoghue

  1. Ton expérience personnelle/professionnelle semble avoir fait écho à cette lecture. En terme d’immersion, j’imagine que ça a fait son effet de ton côté ! Dommage pour cette sensation de trop peu. En espérant que ces autres livres te plaisent autant ou même plus. Merci pour la découverte ! 🙂

    J’aime

    1. Effectivement, je pense que de part mon métier mon expérience de lecture a été encore plus puissante et intimiste. J’aurais vraiment voulu que ce voyage dure encore quelques instants de plus mais l’auteure a décidé de focaliser son roman sur trois jours intenses 😉
      Je t’en prie, c’est avec plaisir !

      Aimé par 1 personne

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