Note : ★★★★☆ — « Quand bien mêmes ses atouts, je ressors assez perplexe de cette lecture qui m’a semblé manquer de consistance. Je m’attendais à découvrir un univers à l’action débordante et malgré certaines scènes de combats épiques et palpitantes, le résultat se veut des plus classique. Néanmoins, j’approuve le style historique de l’auteur que j’ai trouvé finement travaillé et d’une richesse épatante. »
Résumé :
Le chevalier assassin, Pierre Cordwain de Kosigan, dirige une compagnie de mercenaires d’élite triés sur le volet. Surnommé le « Bâtard », exilé d’une puissante lignée bourguignonne et pourchassé par les siens, il met ses hommes, ses pouvoirs et son art de la manipulation au service des plus grandes maisons d’Europe.
En ce mois de novembre 1339, sa présence en Champagne, dernier fief des princesses elfiques d’Aëlenwil, en inquiète plus d’un. De tournois officiels en actions diplomatiques, de la boue des bas fonds jusqu’au lit des princesses, chacun de ses actes semble servir un but précis.
À l’évidence, un plan de grande envergure se dissimule derrière ces manigances. Mais bien malin qui pourra déterminer lequel…
Chronique :
Étant dans une période historique mais ayant aussi quelques envies de Fantasy, c’est tout naturellement que ce choix s’est imposé à moi. D’autant plus que ce premier volet prenait la poussière depuis bien longtemps dans ma PAL et je comprends pourquoi.
En effet, celui-ci m’a autant plu et convaincu qu’il m’a parfois laissé assez songeur. Je m’explique, Fabien Cerutti offre une récit ambitieux mais qui peine finalement à réellement décoller. La faute à une contenance bien trop légère et timide pour m’emporter totalement dans son univers pourtant si riche et finement travaillé. Étant de la région de l’auteur, la Champagne, je n’ai pu qu’apprécier tous les efforts fournis et développés quant au cadre géographique de L’Ombre du Pouvoir dont j’ai trouvé le résultat réussi et alléchant. Il en est de même en ce qui concerne la dimension historique de cette œuvre. Ce dernier s’inspire et s’amuse de l’Histoire pour nous dévoiler un voyage dans le temps efficace et vivifiant. J’ai adoré m’évader au siècle passé, retranscrit avec intérêt et réalisme. Néanmoins et malgré toute la justesse de la plume de Fabien Cerutti, il m’a manqué une quelconque innovation concernant la dimension fantastique de ce volet. Le résultat se veut des plus usuel et classique qu’il soit et il m’a semblé que l’équilibre entre le réalisme et la fiction pèse fortement du côté de l’Histoire et ne laisse que trop peu de place au reste. C’est pourquoi, l’intrigue et le scénario de ce chapitre ne m’ont pas semblé des plus captivants malgré toute la curiosité que j’ai eu envers ceux-ci. L’action peine à décoller et même si le doux rythme des cents premières pages ne m’a pas tant dérangé et m’a permis de découvrir toute l’étoffe de cette œuvre, le reste m’a parfois fortement ennuyé. En faisant le choix de centrer son action sur quelques jours seulement Fabien Cerutti s’offre le privilège d’aller au fond des choses et quand bien même certains éléments m’ont plus que séduits, d’autres ont quelque peu parasité la régularité et la constance de cette œuvre.
Néanmoins et malgré ce regrettable constat, je ne peux nier avoir adoré et dévoré les parties dans lesquelles les combats et autres enjeux politiques étaient mis en avant. Il est certain que l’auteur maîtrise l’art des jeux de cours et autres intrigues géopolitiques et que celui-ci les traite avec assurance. Ainsi, j’ai adoré parcourir ces conflits d’antan ainsi que leurs conséquences sur notre héros et sa descendance. En effet et aussi surprenant soit-il, deux temporalités sont dévoilés au lecteur et bien que celles-ci appartiennent toutes deux au passé, quelques centaines d’années les séparent l’une de l’autre et j’avoue que la plus récente ne m’a pas spécialement emballé malgré un apport épistolaire assez charmant. Comme le reste, j’ai parfois trouvé qu’elle alourdissait l’intrigue et a ainsi fortement cassé mon rythme de lecture. Il m’aura fallu m’accrocher pour m’intéresser au lien entre Pierre Cordwain de Kosigan et sa progéniture. A l’inverse, il ne m’aura pas fallu longtemps pour m’attacher à ce personnage qui a tout de l’anti-héros que l’on prend plaisir à détester et à voir évoluer. Tout comme j’ai adoré découvrir l’équipe de mercenaires qu’il dirige mais qui se voit très vites éclipsée par d’autres personnages.
Ainsi et quand bien mêmes ses atouts, je ressors assez perplexe de cette lecture qui m’a semblé manquer de consistance. Je m’attendais à découvrir un univers à l’action débordante et malgré certaines scènes de combats épiques et palpitantes, le résultat se veut des plus classique. Néanmoins, j’approuve le style historique de l’auteur que j’ai trouvé finement travaillé et d’une richesse épatante.
Le côté classique de l’univers pourrait me freiner mais ça fait tellement longtemps que je lorgne dessus que je pense me laisser tenter ^^
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Si ça ne te dérange pas de découvrir une histoire réchauffée, laisse toi tenter car l’univers reste quand même alléchant et fouillé.
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M’ouais, comme ça, ça ne donne pas trop envie ^^ Je vais d’abord continuer les sagas dans le même genre qui prennent la poussière chez moi, après on verra !
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Bon, ben finalement ça me donne pas super envie de m’y précipiter… Pas de regret de ne pas m’y être mise encore. Peut-être un jour, mais je rejoins Tampopo : Socorro c’est superbe et Royaume de vent j’ai adoré ! Il va falloir que je me mette à G G Kay un de ces 4… !
Merci pour ta chronique très éclairante 🙂
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Je t’en prie, si cela peut t’éviter une perte de temps, je m’en vois ravi. Pourtant et cela reste dommageable car le côté historique de cette fantasy est vraiment riche et réussie mais le résultat ne décolle que trop peu.
Connaissant vos goûts littéraires, je ne peux que placer en tête de WL ce fameux Jean-Laurent Del Socorro qui semble vous avoir convaincu !
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N’ayant pas tes références en décors historique champenois, je n’ai même pas pu en profiter à l’époque 😂
Du coup, j’avoue qu’en fantasy historique, je préfère de loin Del Soccorro et Guy Gavriel Kay pour ma part, qui ont un souffle que je n’ai pas trouvé ici.
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Effectivement cela complique encore plus ton intérêt envers cette série qui ce révèle bien trop peu audacieuse. Je ne connais pas Del Soccorro mais que tu le classes au même titre que Guy Gavriel Kay me donne très envie tant ce dernier m’a beaucoup plu comme tu le sais.
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Les deux ont des plumes très différentes mais un rapport fidèle à l’Histoire qui m’enchante. Je te recommande chaudement Royaume de vent et de colères alors 😉
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Et bien finalement je l’avais déjà repéré mais cette fois-ci je le mets dans WL pour sûr ! Merci à toi 😉
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