Note : ★★★★★ — « Les Boucanières signe indéniablement l’œuvre la plus fine et aboutie d’Edith Wharton. Quand bien même il m’a fallu du temps pour être pleinement saisi par son œuvre, je ressors le cour serré de cette lecture dont je me suis délecté, débordante de raillerie et de sarcasme mais aussi de sel et finesse. »
« Elles incarnaient « la jeune fille américaine », ce que le monde avait réussi de plus parfait. »
Résumé :
Pour Mrs St. George, ces cinq jeunes filles fraîchement débarquées à Londres sont un ravissement… Mais pour le petit monde étroit de l’aristocratie anglaise, leur pedigree laisse à désirer, et leurs ambitions paraissent bien vulgaires – et puis quelle idée de fumer et de s’exhiber ainsi sans vergogne ? Les « boucanières » n’en ont cure : à elles la belle vie, les bons plaisirs et les beaux partis !
Chronique :
Edith Wharton fait partie des auteures dont j’apprécie la plume mais dont je ressors parfois assez mitigé de mes lectures. Seul Plein Été m’a grandement convaincu et bien que vivement recommandé par Justine, je n’aurais sauté le pas ni découvert Les Boucanières sans la plaisante compagnie de ma fidèle acolyte, Tachan.
C’est pourquoi et avant tout je tiens et me dois de la remercier car, sans cette dernière, je serais passé à côté d’un cran cru, signant l’œuvre la plus sophistiquée et aboutie d’Edith Wharton. L’auteure signe une fresque des plus savoureuse à découvrir et à parcourir. En s’appuyant sur sa fine et habile plume, celle-ci dévoile une peinture des plus salée et sarcastique de l’aristocratie et de ses succulents déboires. Dans sa première moitié, je me suis régalé des différences de cultures entre l’Ancien et le Nouveau Monde immergeant aux mœurs pourtant pas si lointaines que cela. La romancière y inscrit une véritable critique et y apporte une vision bien avant-gardiste, se construisant sur le long terme.
En ce sens, j’ai été sensible à l’évolution de sa prose raisonnant en une éloquente et moderne tonalité permettant au lecteur de se délecter avec malice et intérêt de son œuvre. Comme à l’accoutumé, Les Boucanières se révèle intelligemment établi et surtout profondément développé. Bien des thèmes seront abordés au cours de cette fresque et nul doute que certains ont dû faire grincé des dents lors de sa parution et c’est là, tout le talent et le génie d’Edith Wharton.
À travers de magistraux et détaillés portraits, cette dernière se joue autant de ses lecteurs que de son infinie inspiration que se veut être la bourgeoisie. Bien qu’au préalable assez peu attachantes, j’ai suivi avec intérêt la venue de ces étonnantes et singulières américaines à la recherche d’un certain parti pris afin de réaliser un abondant et réussi mariage. S’en suivra alors une différence de mœurs aux confrontations risibles et des plus savoureuses à se mettre sous la dent. Je me suis plus qu’amusé au cours de ce fascinant contraste mettant en exergue l’hypocrisie et le satyrisme de ce beau monde en apparences. Ainsi de séduisantes demeures en passant par l’intimité de quelques boudoirs, je me suis laissé porté par l’intrigue romanesque esquissée par la romancière.
Et alors que je reprochais, lors de nos nombreux échanges, une certaine distance envers ses personnage liée à la raffinée narration de cette dernière, j’ai vu mes défenses s’amoindrir en cours de lecture jusqu’à m’attacher inconsciemment et pleinement à la savoureuse et captivante Nan et ses touchantes et complexes relations.
Cette dernière se veut, selon moi, la protagoniste des plus travaillée et taillée de toute cette importante et impressionnante galerie. Avec intérêt, j’ai suivi son arrivée, son intégration ainsi que son évolution, tendant vers une déchirante déchéance et ce, jusqu’à son point d’orgue dévoilant une poignante rédemption que je n’ai nullement soupçonné. Il faut dire que dans sa seconde moitié, le satire de ce roman laisse place à une certaine morosité et si mon acolyte semble avoir été décontenancée par ce changement de tonalité et de rythme, je n’ai nullement été gêné par cette accélération. Bien au contraire, cette saccade m’a semblé soutenir cette délicate décadence et m’a permis de tourner la dernière page de ce roman le cœur lourd et serré. Mieux encore et bien qu’inachevé à la mort d’Edith Wharton, je n’ai nullement été dérangé par la passation de plume que je n’ai d’ailleurs pas ressenti. En me prévenant de ce changement, j’ai été surpris d’apprendre le moment de sa réalisation lors de ma lecture de la préface et je ne peux qu’approuver le travail réalisé par Marion Mainwaring. Tout comme je suis ravi de savoir qu’une adaptation télévisuelle m’attend sagement ces prochaines semaine.
Enfin, Les Boucanières signe indéniablement l’œuvre la plus fine et aboutie d’Edith Wharton. Quand bien même il m’a fallu du temps pour être pleinement saisi par son œuvre, je ressors le cour serré de cette lecture dont je me suis délecté, débordante de raillerie et de sarcasme mais aussi de sel et finesse.
Voilà sans doute ce qu’il me faut pour me réconcilier avec Edith Wharton !
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Tout comme je l’ai été donc je ne peux que t’encourager à le découvrir à ton tour 🙂
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Je suis ravie que tu aies aimé cette oeuvre d’Edith Wharton ! Je me doutais qu’elle te plairait 🙂
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Et moi, je suis ravi que tu l’aies autant exposée ! Encore merci pour cette superbe découverte.
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Avec grand plaisir ! 😀
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Une autrice que je n’ai pas encore lu. Ce titre-là pourrait sans doute me plaire.
Merci pour la découverte !
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Je ne peux qu’approuver cette décision tant cette œuvre reste ma favorite de l’auteure !
Avec grand plaisir et merci à toi pour ton intérêt 🙂
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Comme toi, j’ai des hauts et des bas avec cette autrice. Le dernier que j’avais lu (Chez les heureux du monde) m’avait paru profondément déprimant.
Ton enthousiasme pour celui-ci me donne envie de le découvrir 🙂
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Si ça peut te rassurer ou encore davantage te convaincre, je n’ai que tout juste apprécié l’œuvre citée 😉
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Cela doit être destabilisant ce changement de ton et de plume même si le tout semble être très bien passé de ton côté, ton avis étant plus qu’élogieux ! Le côté sarcastique
titille bien ma curiosité mais je pense me laisser séduire par l’adaptation que tu évoques. Penses-tu nous en parler une fois vue ?
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De mon côté, cela ne m’a nullement dérangé et j’ai adoré les deux tonalités en réalité ! Je ne peux que t’encourager à découvrir cette œuvre et ce peu importe le support.
En espérant que l’adaptation soit réussie, en effet 😉
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Et bien me voila totalement convaincue et très alléchée !
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Ravi de ton enthousiasme !
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Je n’ai pas encore lu de roman d’Édith Wharton. J’avais déjà noté Plein été mais j’ajoute désormais Les Boucanières!
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Edith Wharton détient une délicieuse plume même si, il est vrai, son raffinement créer parfois une légère distance que je n’ai nullement retrouvé cette fois ci !
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Remerciements partagés, car si je voulais finir de découvrir l’autrice, je n’avais pas l’intention de le faire de suite au vu de la rudesse de ses précédentes oeuvres. Je suis donc ravie de cet échange qui nous permis à tous deux d’aller au bout de son oeuvre et quelle oeuvre ! J’ai été stupéfaite par l’évolution de cette dernière entre les premières lues et les Boucanieres qui est définitivement mon oeuvre de coeur (avec Kerfol, dans un tout autre genre).
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Comme quoi nous avons plus que bien fait de nous motiver à dévorer ce grand roman ! Il est vrai que la plume de l’auteure a merveilleusement bien évolué tant nous avons adoré cette immersion que tu me donnes envie de continuer avec cet intriguant Kerfol 😉
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Il serait en plus de saison, si ma mémoire ne me fait pas défaut ^^!
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Exactement !
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