Eclairer la Pénombre de Marie-Béatrice Gauvin

Note : ★★★★★ — « Une suite bien moins dépaysante que ma précédente rencontre avec Camille mais toujours aussi savoureuse de faits historiques. J’ai adoré errer dans le Paris d’antan pour y retrouver de grandes figures ainsi que de passionnantes intrigues politiques et romantiques. Camille et son frère Lazare m’ont à nouveau fort attendri et je suis ravi de ces au revoir. »

Résumé :
Mai 1753. Camille Lemonnier, 20 ans, est désormais propriétaire d’une boulangerie à Saint-Martin de Ré et d’un café à La Rochelle. Malgré elle, elle va se retrouver au cœur de nombreuses disparations et trafics.
Camille compte bien faire valoir ses talents culinaires et son goût pour les idées nouvelles, que Mme de Tencin lui laissa en héritage. Quand son destin l’appelle quelques semaines à Paris pour répondre à ses ambitions, elle croise d’anciennes connaissances, qui mettent son cœur et son esprit à rude épreuve. Entre ces liens qu’elle ne peut renier et les nouvelles rencontres, elle plonge malgré elle au cœur de sombres intrigues mêlant disparition d’enfants, violences à la Salpêtrière ou trafics innommables. Comme dans son adolescence, sa quête des goûts et des saveurs croisera ainsi d’autres combats, synonymes de justice, d’émancipation et de sororité. Car il est temps pour Camille de grandir et faire des choix, malgré la pénombre qui menace.

Chronique :
Avec une semaine des plus chaude avant le retour du froid, j’ai eu des envies d’évasion et me suis enfin décidé à retrouver Camille notre jeune habitante de Ré pour une escale en plein cœur de Paris afin de prolonger cette période de beau temps au moins dans les livres.

Une prolongation des plus réussie même s’il est vrai que je n’ai pas autant ressenti ce sentiment de dépaysement m’ayant habité lors de ma lecture de La Falaise de la Repentie Paris m’étant bien plus familier que l’île précédemment visitée. Pour autant, j’ai tout de même fortement apprécier mon voyage dans le temps qui met parfaitement en lumière le travail de recherche réalisé par l’auteure quant à l’authenticité de l’univers dévoilé. Une nouvelle fois, Marie-Béatrice Gauvin offre un récit des plus authentique, accessible et immersif. J’ai adoré vogué dans les différents lieux merveilleusement décrits, adoré découvrir l’aristocratie d’antan et surtout adoré l’envoûtante ambiance de ce chapitre. Bien moins champêtre et bucolique que mon précédent souvenir, la tonalité m’a ainsi semblé quelque peu plus sombre et mystérieuse. Il faut dire que le partie fiction de l’œuvre donne la part belle à une enquête captivante, donnant une orientation soupçonnant le policier historique. Ainsi, les chapitres défilent avec malice et je me suis régalé à suivre la pertinente plume de la romancière toujours aussi sobre et efficace.

Une sobriété permettant à Marie-Béatrice Gauvin de continuer la fine esquisse de ses personnages précédemment établie et que j’ai trouvé une nouvelle fois des plus attachants. Camille évolue fortement dans cette nouvelle aventure et perd en innocence alors que cette dernière gagne en assurance avec tendresse et émotions. Ainsi, j’ai été sensible aux différentes relations que notre héroïne entretiendra avec bien des personnages tant j’ai trouvé la force des sentiments de plus justes et sincères. En particulier ceux liant la sœur à son frère Lazare qui m’a plus que diverti grâce a sa fougue et son audace le mettant dans bien des complications. Leur relation n’est pas des plus simple ni de tout repos mais permet à la romancière de mettre en lumière de vive et forte valeur telle celle de la famille et de l’entraide.

En somme, Éclairer la pénombre se dessine une suite bien moins dépaysante que ma précédente rencontre avec Camille mais se tient aussi savoureuse de faits historiques. J’ai adoré errer dans le Paris d’antan pour y retrouver de grandes figures ainsi que de passionnantes intrigues politiques et romantiques. Camille et son frère Lazare m’ont à nouveau fort attendri et je suis ravi de ces au revoir.